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la réforme en Conseil des ministres vendredi, les opposants jouent leur va-tout

Après deux ans de concertations et sept semaines de conflit, la réforme des retraites doit franchir une étape-clé avec sa présentation vendredi en Conseil des ministres, tandis que ses opposants tentent de relancer une mobilisation en berne, marquée par la multiplication d’actions coup de poing.

La guerre d’usure n’est pas terminée dans la rue, mais le combat se déplace désormais dans l’arène politique.

Deux projets de loi – l’un organique, l’autre ordinaire – visant à créer le « système universel » de retraite par points promis par Emmanuel Macron seront à l’ordre du jour de l’exécutif vendredi.

Ces textes seront aussitôt transmis à l’Assemblée nationale où les débats débuteront le 17 février, en vue d’un premier vote début mars.

En parallèle, les négociations se poursuivent entre gouvernement, syndicats et patronat sur des points-clés comme la prise en compte de la pénibilité, le minimum de pension, les fins de carrière et l’emploi des seniors.

Autant de sujets qui rendent incertain le coût final de la réforme, dont « l’équilibre d’ici 2027 » est renvoyé à une « conférence des financeurs » censée trouver la martingale avant fin avril.

Une « victoire » pour la CFDT, qui a ainsi obtenu le retrait à court terme de « l’âge pivot » et du « bonus-malus » que le gouvernement voulait instaurer dès 2022 pour inciter les actifs « à travailler plus longtemps ».

– « Jusqu’au-boutistes » –

La position du premier syndicat français, favorable de longue date à un système de retraite « universel », lui attire cependant de franches inimitiés.

Son siège parisien a fait l’objet de deux intrusions ces derniers jours, la seconde fois par des militants de la CGT-Énergie qui ont brièvement coupé l’électricité. Un mode d’action revendiqué par le même syndicat mardi dans la zone d’Orly et de Rungis.

« Tout cela doit être sanctionné car ce n’est pas acceptable », a réagi le Premier ministre, Édouard Philippe.

Pas de quoi impressionner la CGT-Énergie, qui a annoncé mardi soir la mise à l’arrêt de la plus grosse centrale hydro-électrique de France, celle de Grand’Maison (Isère).

– « C’est le jour ou jamais » –

Lors de la 7e journée d’actions programmée vendredi par l’intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, CFE-CGC et organisations de jeunesse), la centrale de Montreuil essaiera de maintenir la pression.

« Vendredi, c’est le jour ou jamais », a souligné mercredi sur BFMTV et RMC le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui « appelle toutes celles et tous ceux (…) qui ne sont pas d’accord avec ce projet à se mobiliser ».

En attendant, le dirigeant cégétiste se rend à midi à un piquet de grève à la centrale de Gravelines, sur le littoral du Nord.

Chez les fonctionnaires, cinq syndicats appellent à « déposer les outils de travail devant des lieux symboliques », à l’image des soignants et enseignants qui ont récemment jeté à terre leurs blouses blanches ou des manuels scolaires.

Dans le secteur maritime, trois jours de « ports morts » sont annoncés jusqu’à vendredi, alors que les blocages ont déjà coûté près de 100 millions d’euros rien qu’à Marseille-Fos, selon la chambre de commerce et d’industrie locale.

Mercredi, deux barrages filtrants ont bloqué partiellement un accès routier à la zone industrialo-portuaire d’Ambès, au nord de Bordeaux. A Rouen, des manifestants ont été délogés après avoir tenté d’empêcher la circulation sur un axe menant à a ville. Et à Tours, un site de l’université occupé depuis dix jours a été évacué par la police.

Vrai sursaut ou simple baroud d’honneur? Dans les transports en commun, fer de lance de la contestation, l’essoufflement est manifeste: le trafic est quasi normal à la SNCF et à la RATP, les grévistes souhaitant « reprendre des forces » avant vendredi.

Devant les actions coups de poing qui se multiplient, l’entourage d’Édouard Philippe pointe la « radicalisation » d’une minorité de « jusqu’au-boutistes ». Pour Adrien Quatennens (LFI), une « forme de radicalisation du mouvement » est « inéluctable dès lors que le gouvernement entend passer par la force ».

Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin et celui de l’Économie Bruno Le Maire ont reçu des lettres de menaces de mort, l’une d’elles réclamant l’abandon de la réforme des retraites, selon Bercy, qui a annoncé le dépôt d’une plainte dans la journée.

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