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4 ans de prison requis contre une figure populaire du « Hirak »

Le procureur d’un tribunal d’Alger a requis mercredi une peine de 4 ans de prison ferme contre l’opposant Karim Tabbou, figure de proue du mouvement de contestation qui secoue l’Algérie depuis plus d’un an.

Chef de l’Union démocratique et sociale (UDS), petit parti d’opposition non enregistré, M. Tabbou, âgé de 46 ans, est accusé « d’incitation à la violence » et « d’atteinte au moral de l’armée » et est en détention provisoire depuis fin septembre.

Il est devenu l’une des figures les plus populaires du « Hirak », le mouvement de protestation antirégime, et son portrait est régulièrement brandi lors des manifestations hebdomadaires.

Son procès s’est ouvert le matin au tribunal de Sidi M’hamed, à Alger. Le procureur a requis une peine de 4 ans de prison ferme contre lui, selon un journaliste de l’AFP sur place.

Le verdict est attendu tard dans la nuit, d’après les avocats de la défense.

Quelque 180 avocats se sont constitués pour le défendre, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de solidarité.

D’après des témoins, la police a tenté en vain de disperser un rassemblement de soutien organisé devant le tribunal et a procédé à plusieurs interpellations.

Une centaine de sympathisants manifestaient toujours en début de soirée à proximité du tribunal aux cris de « Libérez Karim Tabbou et tous les détenus! », selon un journaliste de l’AFP sur place.

« Aujourd’hui, demain, Tabbou sera toujours présent! » ou encore « Où est la justice, où est le droit ? », ont scandé les manifestants.

Parmi les figures de la contestation présentes au procès, figurent deux anciens détenus: Lakhdar Bouregaâ, 86 ans, vétéran très respecté de la Guerre d’indépendance, et Fodil Boumala, ex-journaliste de la télévision nationale et cofondateur d’un mouvement citoyen d’opposition, selon les médias locaux.

Avant de fonder l’UDS, M. Tabbou avait été de 2007 à 2011 premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS), plus ancien parti d’opposition d’Algérie.

Si le Hirak n’a pas de structure formelle, Karim Tabbou en est l’un des visages et l’une des voix.

Placé en détention une première fois le 12 septembre 2019 après avoir été inculpé « d’atteinte au moral de l’armée » par un tribunal, il avait été remis en liberté le 25 septembre. A nouveau arrêté dès le lendemain, il a été inculpé d' »incitation à la violence » et une nouvelle fois incarcéré.

Plusieurs dizaines de personnes restent poursuivies et en détention dans le cadre du « Hirak », selon les organisations de défense des droits humains, leur nombre précis étant difficile à établir en raison des remises en liberté et des interpellations qui se succèdent concomitamment.

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