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le RN Aliot bien placé à Perpignan

Pour la première fois depuis Toulon en 1995, une ville de plus de 100.000 habitants pourrait passer sous contrôle du RN: avec 35,6% au 1er tour, Louis Aliot est en position de force à Perpignan face au maire LR sortant.

Mais dans le « contexte inédit » de la pandémie du coronavirus, « je ne vois pas comment pourrait se dérouler un second tour », a déclaré M. Aliot, 50 ans, alors que Marine Le Pen, son ex-compagne, venait de demander le report du scrutin du 22 mars.

Pour le maire sortant Jean-Marc Pujol « la sérénité et la tranquillité nécessaires » ne sont pas non plus réunies pour la tenue du second tour dimanche prochain.

A la tête d’une liste sans étiquette, pour ménager les colistiers issus d’autres mouvances, le député RN des Pyrénées-Orientales confirme ce que les sondages prédisaient depuis des mois.

Par rapport au scrutin de 2014 (34% au 1er tour) qu’il avait perdu au second tour, Louis Aliot n’améliore sa marque que d’un 1 point, mais son avance sur le maire sortant est passée de 4 points en 2014, à 17 dimanche.

A l’issue du dépouillement, Jean-Marc Pujol ne rassemble que 18,43% des suffrages, fait rare pour un maire sortant. Maire depuis 2009, ce pied-noir de 70 ans brigue un 3e mandat.

« Le sévère désaveu du maire sortant, et le score très modeste de mes adversaires, démontrent que Perpignan a besoin de changement, et même d’un grand changement », a déclaré Louis Aliot, depuis son local de campagne.

– Du duel à la quadrangulaire –

L’écologiste Agnès Langevine, avec 14,5%, et le député LREM Romain Grau (13,1%) passent la barre des 10% leur permettant de se maintenir au second tour, dans cette ville de 120.000 habitants ancrée à droite depuis 60 ans.

Le scrutin a été marqué par une forte abstention (60,27%).

Duel, triangulaire, quadrangulaire, ces trois cas de figure sont possibles pour un second tour.

« La 3e candidate et le 4e se trouvent piégés, s’ils se maintiennent, ils feront perdre Pujol et gagner Louis Aliot, s’ils se désistent, ce sera un duel au coude à coude entre Aliot et Pujol », estime à l’AFP le politologue Dominique Sistach, de l’université de Perpignan.

Une victoire de Louis Aliot à Perpignan marquerait une étape supplémentaire dans la quête d’un ancrage local du RN, engagé sous la houlette de Marine Le Pen dans une stratégie de dédiabolisation. Lors de sa campagne pour le premier tour, l’ancien chef de cabinet de Jean-Marie Le Pen, a contribué à impulser une nouvelle ligne au sein du parti d’extrême droite, sans dérapages, ni formules polémiques.

D’après le dernier sondage Ifop, l’avocat, implanté à Perpignan depuis 2008 serait vainqueur dans le cas d’un duel contre M. Pujol (51-49%) ou Mme Langevine (52-48%), encore plus nettement en cas de triangulaire (Aliot 41%, Langevine 31%, Pujol 29%).

– « Retrait républicain » –

Le maire sortant de Perpignan a regretté la division de la droite, qui explique selon lui son score décevant.

Dimanche soir, il a appelé Agnès Langevine et Romain Grau à se désister. « Il faut prendre ses responsabilités, c’est-à-dire le retrait républicain. (…) Il faut savoir qui est notre adversaire, moi je sais où il est », a-t-il dit à l’AFP.

Il avait lancé le même appel en 2014 et le désistement du candidat PS avait permis sa réélection.

Agnès Langevine a considéré que son score est « un résultat positif pour l’écologie à Perpignan ». Interrogée sur sa stratégie pour le second tour, maintien ou désistement, la vice-présidente du conseil régional d’Occitanie répond: « j’attends de voir si le second tour a lieu, avant de m’exprimer. Si c’est reporté, ce sera reporté en septembre, au minimum ».

Contacté par l’AFP, Romain Grau n’a pas souhaité réagir.

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