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les violences liées aux référendum constitutionnel font un mort et des blessés à Conakry

Un jeune homme de 28 ans a été tué et plusieurs personnes blessées par balle dimanche à Conakry dans des violences liées aux référendum constitutionnel et législatives boycottés par l’opposition, qui accuse le président Alpha Condé de chercher par leur biais un troisième mandat.

Hafijiou Bah a été tué par balle lors de heurts entre manifestants et forces de l’ordre à Hamdallaye (banlieue de Conakry), a affirmé à l’AFP son frère Hamidou Bah. L’information a été confirmée par un chef de l’opposition, Abdourahmane Sanoh.

« Ce n’est pas la première fois et tant que ça va continuer, nous enregistrerons malheureusement des cas comme çà », a indiqué à l’AFP un responsable de la police sans confirmer ou infirmer le décès. Les responsables de l’Administration territoriale (Intérieur) n’ont pas répondu aux appels de l’AFP.

La mort de Hafijou Bah porte à au moins 32 le nombre de manifestants tués depuis le début à la mi-octobre de la vague de protestation contre le président Condé, qui a également coûté la vie à un gendarme, selon un décompte de l’AFP. Des dizaines d’opposants ont été arrêtés et jugés.

M. Condé, 82 ans, a été élu en 2010 et réélu en 2015. L’actuelle Constitution limite à deux le nombre de mandats, la nouvelle que propose M. Condé également. Mais, accusent ses opposants, elle lui permettrait de remettre son compteur à zéro afin de se succéder à lui-même fin 2020.

M. Sanoh a par ailleurs fait état « de nombreux blessés par balle » dimanche. Huit jeunes ont également été blessés dimanche par balle à Dar-es-Salam et Bambéto, des banlieues de Conakry favorables à l’opposition, a indiqué à l’AFP une source médicale.

– attaque contre des gendarmes –

Le vote, prévu de 08H00 à 18H00 (GMT et locale), a commencé à l’heure indiquée dans un bureau proche du palais présidentiel à Conakry mais il a été perturbé à de nombreux endroits, selon un journaliste de l’AFP et des témoins qui ont affirmé avoir constaté une faible participation. La Commission élecrorale est restée injoignable.

A Ratoma (banlieue de Conakry), des jeunes ont attaqué des gendarmes devant des bureaux de vote dans une école. Une autre école dans la même zone a été attaquée et le matériel électoral saccagé.

Des affrontements ont eu lieu dans des banlieues de Conakry comme Cosa, Hamdallaye, Dar-es-salam et Lambanyi, selon les mêmes sources.

Des troubles sont aussi survenus à Mamou (centre), à Boké (ouest) et à N’Zérékoré (sud-est), selon des témoins. Du matériel électoral a été détruit dans des localités comme Kobéla (sud), Dinguiraye (nord-est) et Konah (nord-est).

« J’espère que tout se passera dans la paix et la tranquillité et que le peuple guinéen, comme en 1958, montrera sa maturité », a déclaré, après avoir voté à Conakry, le président Condé, en allusion au « non » de la Guinée, alors colonie française, au référendum organisé par De Gaulle et qui a ouvert dès 1958 la voie à l’indépendance du pays ouest-africain.

Le référendum et les législatives avaient été reportés à la dernière minute il y a trois semaines dans un climat de vives tensions.

C’est surtout la Constitution qui déchaîne les passions.

– Troisième mandat? –

M. Condé assure qu’il s’agit de doter son pays d’une Constitution « moderne ». Elle codifierait l’égalité des sexes, interdirait l’excision et le mariage des mineurs. Elle veillerait à une plus juste répartition des richesses en faveur des jeunes et des pauvres. Mais M. Condé entretient le flou sur sa volonté ou pas de briguer un troisième mandat.

Les remises en cause internationales quant à la crédibilité du vote se sont succédé, étayées par la présence sur les listes électorales de 2,5 millions de noms douteux, soit le tiers du fichier.

Les recommandations des organisations internationales sur le fichier ont été « intégralement prises en compte », a affirmé le président Condé dans un discours publié samedi sur la page Facebook de la présidence guinéenne, promettant des scrutins « transparents ».

L’opposition avait promis de boycotter le vote et d’en empêcher la tenue. La persistance des troubles n’a pas dissuadé le gouvernement d’organiser les scrutins, pas même l’apparition récente du coronavirus.

La Guinée a déclaré deux cas de contamination dont un a été guéri, a annoncé samedi le gouvernement. La présence du Covid-19 suscite l’attention dans un pays où la fièvre Ebola a fait 2.500 morts entre 2013 et 2016.

Des chefs d’Etat ouest-africains ont annulé leur mission de bons offices prévue au cours de la semaine. Avant le vote initialement prévu le 1er mars, deux grandes organisations régionales avaient renoncé à déployer ou avaient rappelé leurs observateurs.

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