le vote maintenu à mardi, malgré les demandes de report

Malgré les protestations de tous bords, le vote sur le plan de déconfinement aura bien lieu dans la foulée de sa présentation mardi à 15h00 à l’Assemblée nationale par Edouard Philippe, a-t-on appris lundi de sources parlementaires.

Les oppositions se sont insurgées contre le manque de temps entre la présentation le même jour à l’Assemblée, suivie d’un débat, et le vote. Mais la conférence des présidents de l’Assemblée s’est prononcée contre un report du vote à mercredi, au grand dam des oppositions très remontées.

C’est « une brutalité de plus », a dénoncé sur Twitter Jean-Luc Mélenchon (LFI), estimant que « pour faire taire les députés LREM frondeurs, toute l’Assemblée est mise en quarantaine politique ». Les communistes ont renouvelé leur appel à « déconfiner notre démocratie ».

Le patron des députés LR Damien Abad a regretté « un déni de démocratie », demandant « 24 heures de plus pour un travail de fond en commission et la consultation de nos collègues qui ne pourront siéger ».

Jean-Christophe Lagarde (UDI) a tweeté: « Ca sent la fin de crise: retour à la surdité habituelle », alors que l’ex-LREM Matthieu Orphelin a déploré un Parlement « pas assez respecté par l’exécutif », jugeant que « les décisions à contre-sens de ces derniers jours font le lit des extrêmes » et fissurent « l’unité nationale ».

Même au sein de LREM, des députés comme Martine Wonner ont contesté le délai trop court pour se prononcer.

Pour étayer ce refus d’un report, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand (LREM) a souligné que la décision du gouvernement de présenter son plan devant les députés était une marque de considération du Parlement, a rapporté un participant à cette visioconférence réunissant les présidents des groupes politiques et des commissions.

Le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau a aussi souligné que le Premier ministre avait fait le choix d’associer le Parlement tout du long.

Un projet de loi, conséquence de cette présentation, devrait conduire l’Assemblée à être saisie avant le 11 mai, date du début du déconfinement, sur les éléments de nature législative.

Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a indiqué dimanche avoir « demandé au président de la République qu’il y ait un débat global sur le déconfinement », qui doit avoir lieu « au plus tard le 5 mai ».

En outre, plusieurs responsables d’opposition ainsi que certains « marcheurs » réclamaient deux votes, comme prévu initialement par le gouvernement: l’un sur le déconfinement, l’autre sur le traçage numérique, qui doit permettre de retrouver les contacts des porteurs du coronavirus.

Le sujet du traçage avait provoqué des remous au sein même de la majorité et sa dilution dans la question du déconfinement est perçue comme une manoeuvre politique.

Le Premier ministre présentera mardi à 15H00 devant l’Assemblée nationale « la stratégie nationale du plan de déconfinement ». Un débat de deux heures trente suivra, conclu par le vote, à main levée.

Alors que 75 des 577 députés peuvent désormais se rendre dans l’hémicycle, les représentants des groupes politiques seront porteurs des voix des membres de leur groupe. Mais tout député pourra faire savoir qu’il adopte une position différente de son groupe.

La séance des questions au gouvernement qui devait se tenir mardi à 15H00 est reportée à mercredi 11H00.