« Head of Football », directeur sportif, conseiller du président, manager général… Les dénominations varient mais la réalité reste la même: de Marseille à Monaco, plusieurs clubs français s’activent pour trouver un patron de la stratégie sportive et du recrutement avant de lancer leur mercato.
– Annonce sur LinkedIn à l’OM –
Pour trouver l’oiseau rare, quoi de mieux qu’une annonce sur LinkedIn ? Pour remplacer Andoni Zubizarreta, parti de son poste de directeur sportif mi-mai, l’OM vise le recrutement d’un « Head of football » aux prérogatives plus élargies.
Et à défaut d’avoir posté la fiche de poste sur le célèbre réseau social professionnel, le président Jacques-Henri Eyraud a détaillé dimanche dans une tribune sa vision du futur organigramme pour permettre à Marseille de « retrouver son rang de top club européen ».
Ce « spécialiste » devra composer avec une situation budgétaire aggravée par les dizaines de millions de pertes liées à la pandémie de coronavirus et, surtout, la contrainte du fair-play financier de l’UEFA en devenant « le garant de l’équilibre financier du sportif ».
Outre la supervision de « la stratégie en matière de formation », ce manager doit afficher « des qualités transactionnelles évidentes pour mener à bien les acquisitions et cessions de joueurs » tout en maîtrisant « parfaitement les aspects juridiques propres aux contrats », a écrit Eyraud.
« Support décisif » pour l’entraîneur André Villas-Boas, qui a décidé lundi de rester à l’OM, ce « Head of Football » doit le placer « dans les meilleures conditions de réussite (…) en lui permettant de se concentrer totalement sur le terrain », ajoute-t-il. Un portrait-robot qui fait sérieusement penser à Leonardo, le directeur sportif… du PSG !
– Campos et Williams, deux profils courtisés –
Pour des clubs aux modèles économiques fondés essentiellement sur le « trading » de joueurs, un tel architecte reste la clef de voûte pour être capable de dégraisser un effectif pléthorique comme à Monaco ou dénicher des pépites au fort potentiel de revente comme à Lille.
Depuis le licenciement à Angers d’Olivier Pickeu, spécialiste des plus-values records, un jeu de chaises musicales est même en cours: Sébastien Larcier a quitté Dijon pour Angers, tandis que l’ex-responsable du recrutement de l’Olympique Lyonnais Florian Maurice a rejoint Rennes pour être promu « directeur sportif ».
Monaco a aussi tenté de débaucher John Williams (Amiens) mais le bras droit du président Bernard Joannin a finalement décidé de rester en Picardie malgré la descente en Ligue 2.
« Le projet était très excitant, et peut offrir tout ce dont rêve un directeur sportif: retrouver la Ligue des champions, et aussi développer les jeunes » mais « je reste car Bernard Joannin a toujours été très fidèle et loyal, et je ne m’imaginais pas (…) le quitter alors que le club traverse un moment particulièrement compliqué », a-t-il déclaré à L’Equipe, fin avril.
Oleg Petrov, vice-président du club monégasque, a donc envisagé le retour d’un ancien de la maison: Luis Campos, le conseiller sportif de Gérard Lopez à Lille.
La piste menant au Portugais, qui a manifesté des envies de départs de Lille afin d’y obtenir plus de pouvoir, s’est toutefois refroidie. « Je n’ai aucun contact avec aucun autre club », a-t-il confirmé vendredi auprès du journal lusitanien Record. Fin du feuilleton ?
– Cellule de recrutement en appui –
Pour épauler les patrons du sportif déjà existants à Lyon et Saint-Etienne, à savoir Juninho et Claude Puel, les deux clubs rivaux ont annoncé les arrivées de Bruno Cheyrou (PSG) et Jean-Luc Buisine (Rennes) à la direction du recrutement.
Cheyrou « va permettre à l’OL de bénéficier de ses réseaux européens et français. Ils sont liés à son expérience de joueur international et de directeur sportif au niveau du PSG féminin », a confié à l’AFP Jean-Michel Aulas, le président de Lyon.
« Il y a aussi son expérience de consultant (à beIN sports depuis 2012, NDLR). Il est très apprécié dans le milieu. Il nous a beaucoup aidé quelques fois notamment dans le recrutement de Memphis Depay » en janvier 2017, révèle encore Aulas.
Avec un Claude Puel, à la fois entraîneur, manager général, et membre du Directoire de l’ASSE, quelle place pour Jean-Luc Buisine ?
L’ancien joueur du Losc aura une fonction similaire à ce qu’il a connu à Rennes, Monaco et Lille… où il a déjà croisé la route de Puel entre 2003 et 2008. Avec succès.
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