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Quatre CRS mis en examen pour des violences dans un Burger King en 2018

En plein débat sur les violences policières, quatre CRS ont été mis en examen mardi, soupçonnés d’avoir matraqué des manifestants dans un Burger King en décembre 2018 à Paris, en marge d’une mobilisation des « gilets jaunes ».

Plus d’un an après l’ouverture d’une information judiciaire dans cette affaire, considérée comme emblématique des dérives observées dans le maintien de l’ordre face à ce mouvement social, ces policiers avaient été placés en garde à vue lundi.

Présentés mardi à un juge d’instruction, ils ont été mis en examen pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique.

Deux d’entre eux sont aussi poursuivis pour violences volontaires avec incapacité de travail de moins de huit jours par personne dépositaire de l’autorité publique en réunion et avec arme.

Leur contrôle judiciaire leur interdit d’entrer en contact les uns avec les autres, d’exercer la fonction de policier sur la voie publique et de détenir ou porter une arme.

Contacté par l’AFP, leur avocat, Me Laurent-Franck Liénard, s’est abstenu de tout commentaire.

Le 1er décembre 2018, lors de l’acte 3 des « gilets jaunes », une trentaine de manifestants et quelques journalistes avaient trouvé refuge dans un Burger King situé près de l’Arc de Triomphe, au terme d’une journée de mobilisation marquée par de nombreuses violences et affrontements dans ce quartier de la capitale.

Une douzaine de CRS, arrivés sur place quelques minutes après, étaient entrés et avaient frappé violemment plusieurs manifestants, certains allongés au sol, à l’aide de matraques – une scène filmée par plusieurs journalistes.

– « Déclic judiciaire » –

Cette affaire avait conduit à l’ouverture d’une enquête préliminaire, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Les investigations avaient ensuite été transmises fin mai 2019 à un juge d’instruction.

Dans son rapport de fin d’enquête préliminaire daté du 16 mai 2019 et consulté par l’AFP, l’IGPN avait reconnu que des violences, « qui ne semblaient pas justifiées », avaient été commises lors de cette intervention menée par la première section de la 43e Compagnie républicaine de sécurité de Chalon-sur-Saône.

L’IGPN citait notamment le cas de Natan A., qui avait reçu 27 coups de matraque, portés par six policiers, avant de pouvoir sortir du restaurant.

Mais la police des polices avait à l’époque assuré ne pas être parvenue à identifier la totalité des fonctionnaires impliqués, alors que sur plusieurs vidéos remises aux enquêteurs et mises en ligne par certains médias, on distinguait le visage de plusieurs policiers.

Dans son rapport, l’IGPN avait insisté sur le « contexte » général de la manifestation, évoquant un « contexte insurrectionnel de chaos inédit ».

Le mouvement des « gilets jaunes », démarré en novembre 2018, a été l’occasion d’une vive polémique sur les conditions du maintien de l’ordre en France, alors que des manifestants ont été éborgnés ou eu une main arrachée en raison de l’usage de certaines armes comme le Lanceur de balles de défense (LBD).

Depuis, cette controverse a trouvé un nouvel écho, dans le sillage de la mort aux États-Unis de George Floyd, un homme noir tué par un policier blanc, ravivant les débats en France autour d’affaires liées à des morts au cours d’arrestations par la police ou la gendarmerie.

« Il y a eu un déclic judiciaire à l’égard des violences policières, du drame qu’elles représentent pour les victimes et du danger qu’elles constituent pour la démocratie et la confiance dans les institutions », s’est félicité auprès de l’AFP Me Arié Alimi, avocat de deux des manifestants frappés dans le fast-food.

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