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nouvelle proposition de l’UE sur un plan de relance, les Barcelonais invités à se confiner

Une nouvelle proposition sur un plan massif de relance post-coronavirus a été soumise samedi aux dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles, alors que près de quatre millions de Barcelonais sont appelés à « rester chez eux » pour endiguer la pandémie.

Cette proposition a pour objectif d’infléchir la position des quatre Etats « frugaux » – Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède – qui bloquent tout compromis, en leur offrant des concessions, en particulier sur la répartition entre subventions et prêts, ainsi que sur les conditions qui encadrent le versement de l’argent.

Les ministres des Finances et les chefs des banques centrales des pays industrialisés du G20 discuteront également de leur côté samedi des moyens de faire repartir l’économie mondiale, plombée par la crise sanitaire.

Le Covid-19, qui a tué près de 600.000 personnes dans le monde, continue de se propager ou reprend dans de très nombreux pays, notamment en Europe où plusieurs Etats ont pris des mesures ciblées pour tenter d’éviter une deuxième vague. De l’autre côté de l’Atlantique, pour le troisième jour consécutif, les Etats-Unis ont enregistré un record journalier de nouveaux cas: plus de 77.600.

En Espagne, les habitants de Barcelone, la deuxième ville du pays, très prisée des touristes étrangers, ont été appelés vendredi à « rester chez eux », face à un quasi triplement en une semaine du nombre de cas. C’est « la dernière chance » pour éviter des mesures plus strictes, a averti Meritxell Budo, la porte-parole du gouvernement régional catalan.

Les autorités ont annoncé la fermeture des cinémas, théâtres et discothèques, l’interdiction des réunions de plus de dix personnes et des visites dans les maisons de retraite, la limitation de la capacité d’accueil à 50% dans les bars et les restaurants.

« Barcelone est vraiment une belle ville, on peut visiter calmement, il n’y a pas beaucoup de monde. Le seul problème, c’est que les monuments sont fermés », regrette Andrea Marino, un touriste italien de 46 ans.

Les autorités espagnoles surveillent depuis plusieurs jours plus de 120 foyers actifs, en particulier en Catalogne, dans le nord-est du pays.

– « Sauver le sommet » –

Pour tenter de surmonter la crise économique provoquée par le virus, les dirigeants européens ont repris samedi à Bruxelles leurs difficiles négociations, entamées la veille, sur un plan de relance massif.

La nouvelle proposition du président du Conseil européen Charles Michel a été présentée lors d’une réunion entre la chancelière allemande Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et les Premiers ministres néerlandais Mark Rutte, espagnol Pedro Sanchez et italien Giuseppe Conte, en présence de la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Le nouveau projet prévoit toujours un plan de 750 milliards d’euros, mais désormais composé de 300 milliards de prêts et 450 milliards de subventions – qui n’auront pas à être remboursés par les bénéficiaires – contre 250 milliards de prêts et 500 milliards de subventions initialement. Les « frugaux » préfèrent nettement les subventions aux prêts.

Les négociations se sont heurtées vendredi à l’inflexibilité de ces Etats adeptes de l’orthodoxie budgétaire, Pays-Bas et Autriche en tête, qui veulent réduire l’enveloppe des subventions.

« On va essayer de reprendre les choses différemment pour sauver le sommet » samedi, a promis une source diplomatique.

Si les 27 chefs d’Etat et de gouvernement européens, équipés de masques, se sont retrouvés en chair et en os pour la première fois en près de cinq mois, c’est en mode virtuel que se réunissent samedi les ministres des Finances et les chefs des banques centrales des pays du G20.

Ils « discuteront des perspectives économiques mondiales et coordonneront l’action collective pour une reprise économique mondiale solide et durable », ont indiqué les organisateurs, à Ryad.

– Camions frigorifiques –

Dans le monde, près de 14 millions de personnes ont officiellement contracté le Covid-19 et près de 600.000 décès ont été recensés.

Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé au monde avec 139.266 décès, devant le Brésil (77.851 morts), le Royaume-Uni (45.119), le Mexique (38.310) et l’Italie (35.028).

Les Etats-Unis connaissent depuis plusieurs semaines une flambée des infections dans le sud et l’ouest. Au Texas et dans l’Arizona, les autorités locales ont commandé des camions frigorifiques pour augmenter la capacité d’accueil des morgues.

La résurgence de la pandémie représente « le principal risque » pour l’économie américaine qui a enregistré une contraction historique de 37% au deuxième trimestre, a prévenu vendredi le FMI.

Le virus continue aussi ses ravages en Amérique centrale, où les hôpitaux sont au bord de l’effondrement et les protestations de soignants se multiplient: « Je suis médecin, pas martyr » proclament, devant le plus grand hôpital de Panama, des pancartes brandies par des médecins épuisés.

En Australie, le Premier ministre Scott Morrison a annoncé samedi la suspension des sessions du Parlement pour deux semaines, de crainte que les députés venant des foyers de contamination ne contribuent à propager le coronavirus.

A rebours de ces informations alarmantes, le Premier ministre britannique Boris Johnson a tracé la perspective d’une sortie du confinement pour son pays, le plus durement touché en Europe, disant espérer un « retour à la normale au plus tôt à partir de novembre, peut-être à temps pour Noël ».

burx/aml/sg

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