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Zéphirin Diabré, de l’ancien régime Compaoré aux promesses de « vrai changement »

Ancien cacique du régime de Blaise Compaoré devenu sur le tard farouche opposant, le chef de file de l’opposition au Burkina Faso, Zéphirin Diabré, va tenter pour la deuxième fois d’être élu président en novembre.

Cet économiste de 61 ans, formé en France à l’Ecole supérieure de commerce de Bordeaux, est présenté par ses soutiens comme l’homme du « vrai changement « .

Six ans après l’insurrection populaire qui avait renversé l’autocrate Blaise Compaoré, après 27 ans de règne, les Burkinabè sont en effet déçus, dans leur majorité, par le nouveau régime, qui n’a guère changé leur quotidien. De plus, le Burkina s’est enfoncé dans une spirale de violences jihadistes meurtrières.

Zéphirin Diabré est le seul « capable de rassembler tous les Burkinabè et de relever le pays cloué par le terrorisme, la mal-gouvernance, la corruption et l’injustice », jurent ses militants.

« Ensemble, nous réaliserons le vrai changement », a promis M. Diabré lors du congrès d’investiture de son parti pour la présidentielle samedi. Candidat unique à la candidature, il a été désigné par acclamations par ses sympathisants.

Comme beaucoup de leaders politiques burkinabè, dont l’actuel président Roch Kaboré, Zéphirin Diabré a été un baron du régime Compaoré (1987-2014).

Consultant dans le domaine de l’énergie et des mines après ses études, il devient ministre du Commerce, de l’Industrie et des Mines de 1992 à 1994, puis de l’Économie et des Finances jusqu’en 1996. Il prendra brièvement la présidence du Conseil économique et social en 1996-1997.

Sa carrière prend ensuite un tour international: il est directeur général adjoint du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), à New York, de 1999 à 2006, avant de passer dans le secteur privé, comme directeur Afrique et Moyen-Orient du groupe minier français Areva (2006-2011).

– Le « Lion du Boulgou » –

C’est alors qu’il effectue son retour sur la scène politique burkinabè, en fondant en 2011 l’Union pour le progrès et le changement (UPC), un parti d’opposition au régime Compaoré.

Il obtient 19 députés aux législatives de 2012 et est depuis lors le chef de file de l’opposition. Il jouera un rôle de premier plan lors de la chute de Compaoré.

Candidat à l’élection présidentielle de 2015, il était arrivé deuxième avec 29,65% des voix.

A celle de 2020, sa candidature est soutenue par le mouvement « Génération Zeph 2020 », regroupant une centaine de partis politiques et d’ associations, ainsi que plusieurs coalitions de partis.

« Zeph est le seul homme politique à avoir mobilisé des millions de Burkinabé sur l’ensemble du territoire lors des événements insurrectionnels de 2014 », rappelle le coordonnateur de Génération Zeph 2020, Abdoul Ouédraogo, appelant à une « insurrection électorale ».

« C’est un bon meneur comme le Lion (emblème de son parti) du Boulgou (sa province d’origine) et qui parvient à rassembler différents bords politiques mais qui n’arrive pas à obtenir cette candidature unique de l’opposition qui pourrait faire toute la différence lors des scrutins. Il faudra donc questionner ses capacités sur certains plans », estime Drissa Traoré, analyste politique.

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