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Varane, de patron en puissance à coupable d’un naufrage

Le naufrage Raphaël Varane: attendu comme le nouveau taulier défensif du Real Madrid en l’absence du capitaine Sergio Ramos, le champion du monde français a offert deux buts à Manchester City vendredi en huitièmes retour de Ligue des champions, précipitant la désillusion madrilène (2-1).

De la lumière à la noyade : promu patron défensif du Real après la suspension de l’irremplaçable Sergio Ramos à l’aller, le défenseur central international français (27 ans) a symbolisé à lui seul le désespoir de Zinédine Zidane et de ses hommes, éliminés de la Ligue des champions avant même d’avoir vu Lisbonne et son « Final 8 » inédit.

Il a suffi d’une image pour comprendre sa désolation. Le grand et gaillard Varane, d’habitude si calme et brillant par son sang-froid, a posé les mains sur la tête en signe de désespoir puis a secoué la tête de gauche à droite, les yeux dans le vide, après le premier cadeau offert à Gabriel Jesus (9e) pour le premier but des Citizens, signé Raheem Sterling.

Il a ensuite scellé l’élimination de son équipe en servant une passe de la tête molle et hasardeuse à son gardien Thibaut Courtois, interceptée encore une fois par Gabriel Jesus qui n’a eu qu’à propulser le ballon dans les filets pour le 2-1 (68e).

– « J’ai échoué, et je dois l’assumer » –

« Je veux faire front parce qu’à mes yeux, cette défaite est pour moi. Parfois, tu peux échouer. Aujourd’hui (vendredi), j’ai échoué, et je dois l’assumer », a réagi l’ex-Lensois sur Movistar+ à la fi du match.

« Je n’ai pas d’explications pour ces erreurs. C’est une nuit compliquée pour moi. Je dois assumer mon rôle dans les bons comme dans les mauvais moments. Il ne faut pas ruminer cela. (…) Tous savent que je suis triste. Il faut avoir du caractère pour revenir plus fort, mais cela va être une nuit compliquée », a confirmé « Rafa ».

Une terrible frustration pour le capitaine des Bleus aux 64 sélections, orphelin de Ramos pour diriger ce qui faisait figure, jusqu’à ce piteux vendredi soir à Manchester, du meilleur rideau défensif de tout le continent.

Arrivé en 2011 au Real, Varane avait pourtant signé l’une de ses meilleures campagnes sous le maillot merengue, qualifié même de « grande saison » par « Zizou »… avant l’énorme bémol de vendredi soir.

Hésitant dès le coup d’envoi face au pressing agressif des attaquants citizens, privés de Sergio Aguero (blessé), Raphaël Varane a été loin d’afficher sa tranquillité habituelle vendredi… et la prestation de son comparse Eder Militao, qui avait la lourde tâche de faire oublier l’inoubliable Ramos, a été à peine meilleure que celle du Français.

– Il faudra du temps –

« Peut-être que l’on a pris un peu trop de risques au début du match et on l’a payé cher. Ca ne m’est pas arrivé souvent dans ma carrière… On fait des erreurs partout, mais il y a des zones où elles se paient plus cher », a analysé le défenseur au coup de sifflet final.

Le 10 juillet dernier en championnat, le Real avait pourtant affiché la même étanchéité sans Ramos, déjà suspendu, en s’imposant 2-0 en Liga. Mais c’était contre Alavés, un adversaire bien inférieur à City et ses Raheem Sterling, Gabriel Jesus et consorts.

Et les certitudes de Varane se sont envolées avec l’absence de Ramos. Avec ce duo, « c’est que du bonheur », savourait Zidane récemment. Mais sans Ramos, cela a été un cauchemar pour le Français.

Malgré son excellente saison, il faudra du temps à « Rafa » et aux supporters madrilènes pour oublier ces deux bourdes et cette nuit catastrophique du côté de l’Etihad Stadium.

Désormais en vacances anticipées, le défenseur international français parviendra-t-il à panser cette plaie encore ouverte et à chasser ce cauchemar de son esprit à l’avenir ? On le saura le 12 septembre, date de reprise de la Liga, s’il parvient à retrouver la confiance du groupe et de son entraîneur. Et il lui faudra remonter la pente car à l’Euro-2020, reprogrammé à l’été 2021, la France aura grand besoin de lui.

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