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à Bordeaux, Sousa fait ses valises, Gasset pose les siennes

Le feuilleton de l’été à Bordeaux s’est achevé ce lundi avec le départ attendu de l’entraîneur portugais Paulo Sousa, nanti d’un gros chèque, et l’arrivée de son successeur Jean-Louis Gasset, un ancien des Girondins, à deux semaines seulement du redémarrage de la L1.

Treize jours pour préparer la reprise de Bordeaux en Ligue 1 le 22 août, tel est le challenge qui attend Gasset, vieux routier des bancs (66 ans) engagé pour deux ans, déjà passé par Bordeaux comme adjoint de Laurent Blanc (2007-2010) avec des succès notoires dont un titre de champion de France en 2009. Mais c’était une autre époque.

Depuis dix ans, les Girondins sont rentrés dans le rang. En passant sous bannière américaine en 2018, le club pensait retrouver son lustre d’antan. Sauf que tout ne s’est pas passé comme annoncé à l’époque par GACP, le fonds d’investissements américain à l’origine du rachat du club auprès de M6.

Le réveil a été brutal. Promesses non tenues, gabegie mêlées de petites histoires ni très nettes ni très claires, de commissions… King Street, l’autre fonds associé et beaucoup plus près des sous de ses actionnaires, a mis fin à ce désordre en décembre 2019 en éjectant GACP.

La chasse aux sorcières organisée par le président Frédéric Longuépée a débouché sur le départ de tous les acteurs mis en place par GACP, avec l’éviction du directeur sportif espagnol Eduardo Macia en raison de « dysfonctionnements au sein de la Direction du football ».

Sousa, 49 ans, aux émoluments conséquents (260.000 euros par mois) et sous contrat jusqu’en 2022, était le dernier vestige de l’époque GAPC.

– Girouette habile –

Le bilan du Portugais, aux idées de jeu novatrices mais qui ne disposait pas de l’effectif pour les mettre en place, ne plaidait pas pour lui (13 victoires, 12 nuls, 17 défaites).

Et le divorce a été plus long que prévu. Excellent communiquant, le double lauréat de la C1 comme joueur (1996 et 1997) a fait tourner en bourrique sa direction, entre volonté assumée de partir, déclarations de son entourage assurant qu’il comptait rester, espoir de trouver un point de chute prestigieux (Benfica).

Le club n’avait plus d’autres choix que de l’indemniser pour l’évincer enfin: un chèque d’un montant compris entre 2 et 2,5 millions d’euros a scellé cette séparation après intervention d’un dirigeant de King Street, Daniel Ehrmann.

Orphelins du Portugais, comment vont réagir les joueurs dont la grande majorité le soutenait mordicus et lui a offert une très beau cadeau de départ samedi en amical à Reims (victoire 4-0) ?

L’une des premières missions de Gasset sera de trouver les bons mots lorsqu’il fera connaissance lundi avec sa nouvelle équipe en stage de préparation à Saint-Paul-les-Dax dans les Landes. Pour cela, l’ancien coach de Saint-Etienne, sans club depuis 2019, sera aidé de son fidèle adjoint Ghislain Printant et de Fabrice Grange, chargé des gardiens.

– Roche replonge –

Cette nomination s’est accompagnée de celle d’Alain Roche au poste de directeur du football. A 52 ans, c’est un retour aux sources pour l’ancien défenseur bordelais qui a débuté en 1985 au sein de la grande équipe entraînée par Aimé Jacquet avec laquelle il a conquis un titre de champion et deux Coupes de France.

Passé par la suite par Marseille, Auxerre, il a garni son palmarès au Paris SG avant de rallier Valence en Espagne où il a connu… Eduardo Macia.

Au crépuscule de sa carrière, Roche était repassé par la Gironde en 2000 pour deux dernières saisons perturbées par les blessures, notamment à la cheville. Contraint de raccrocher les crampons, les Girondins lui avaient alors confié un poste de représentation et de détection de joueurs, avant de le licencier quatre mois plus tard.

Resté dans le football comme consultant, le PSG l’avait alors embauché comme recruteur avant de le nommer directeur sportif, un poste où il avait été très critiqué. Son mandat (2006-2012), symbolisé par le recrutement hasardeux de deux joueurs brésiliens de seconde zone, Everton et Souza, s’était achevé peu après l’arrivée des Qataris à Paris.

Au Haillan, Roche, qui va retrouver plusieurs dirigeants côtoyés à Paris comme l’ancien directeur financier Thomas Jacquemier, sera attendu pour gérer la fin du mercato, placé sous le signe de l’austérité, et renouer le lien avec les supporteurs en conflit toujours ouvert avec Longuépée.

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