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Coup d’Etat au Mali: le président Ibrahim Boubacar Keita et le Premier ministre arrêtés, selon un des chefs de la mutinerie

En pleine mutinerie, des soldats maliens ont rassemblé mardi plusieurs hauts responsables civils et militaires pour les ramener à leur base, ont déclaré une source des services de sécurité et un fonctionnaire du bureau du Premier ministre.

Des rumeurs non confirmées selon lesquelles les soldats auraient arrêté le président Ibrahim Boubacar Keita ont poussé des centaines de personnes à se rendre sur la place de l’Indépendance, épicentre d’un mouvement de protestations lancé en juin, pour demander la démission du président.

Aucune des deux sources n’a indiqué qui étaient les fonctionnaires ou combien d’entre eux avaient été arrêtés.

Reuters n’a trouvé aucune preuve qu’Ibrahim Boubacar Keita faisait partie des personnes arrêtées. Le bureau du président n’a pas pu être joint pour un commentaire.

Mais Jeune Afrique de son côté a confirmé son arrestation indiquant qu’il était dans sa résidence de Sebenikoro, à Bamako, lorsqu’il a été arrêté par des militaires mutins, vers 16h30, heure locale. Il était alors en compagnie du Premier ministre, Boubou Cissé, et de son fils, le député Karim Keïta.

Le Premier ministre du Mali, Boubou Cissé, a demandé aux soldats de se retirer et a appelé au dialogue pour résoudre la situation.

La mutinerie “reflète une certaine frustration qui pourrait avoir des causes légitimes”. Le gouvernement du Mali demande à tous les auteurs de ces actes de se retirer”, a déclaré Boubou Cissé dans un communiqué.

Un porte-parole militaire malien a confirmé que des coups de feu ont été tirés sur la base de Kati, à environ 15 km de la capitale, mais a déclaré qu’il n’avait pas d’autres informations.

En 2012, une mutinerie sur cette même base de Kati avait conduit à un coup d’État et renversé le président de l’époque, Amadou Toumani Touré, et contribué à la chute du nord du Mali aux mains des djihadistes qui continuent à opérer dans le nord et le centre du pays.

Un diplomate européen a déclaré qu’un nombre relativement faible de membres de la Garde nationale, apparemment en colère à cause d’un conflit salarial, s’était emparé d’un dépôt de munitions mardi mais aurait ensuite été encerclé par d’autres services d’ordres gouvernementaux.

“Oui, mutinerie. Les soldats ont pris les armes”, a déclaré de son côté une source au sein des services de sécurité.

Les ambassades de France et de Norvège à Bamako ont exhorté mardi leurs citoyens à rester chez eux.

Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que Paris condamnait avec la plus grande fermeté cette mutinerie.

“La France partage pleinement la position exprimée par la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le communiqué qu’elle vient de faire paraître et qui appelle au maintien de l’ordre constitutionnel et exhorte les militaires à regagner sans délai leurs casernes”, ajoute le Quai d’Orsay.

Le Mali connaît depuis juin des manifestations d’envergure contre le président Ibrahim Boubacar Keita, jugé par ses opposants incapable de rétablir la sécurité dans le pays et de remédier à la corruption.

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