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Iran : une catastrophe en cours et un soulèvement à venir

Le nombre de morts par coronavirus en Iran dépasse 110.000 dans 444 villes

Le président du régime iranien, Hassan Rohani, blâmant la population pour la propagation du coronavirus, a déclaré que seules « 48% à 53% des personnes ont respecté les règles sanitaires, le non-respect par notre population de ces règles pose un problème. Nous devons resserrer les réglementations et les contrôles. »

Mais Minou Mohraz, du centre national de lutte contre le coronavirus (CNLC) regrettant que « le gouvernement et le ministère de l’Éducation poussent les gens dans la rue » a déclaré que « le pays est constamment balayé par une vague du coronavirus. On ne peut pas parler de première ou troisième vague. Le CNLC s’oppose à la réouverture des écoles depuis le début or elles ont ouvert deux semaines plus tôt, ce qui est une erreur totale. Si on continue comme ça, le pays court à la catastrophe. » (Site Jahan San’at, 26 septembre). « Nous n’avons jamais vu autant de malades graves et autant de morts. La crise est sérieuse et certaines lacunes la rendent plus grave », a-t-elle ajouté (Agence Isna, 24 septembre)

Le vice-ministre de l’Éducation à son tour a souligné que « l’épidémie circule dans presque toutes les provinces. Les déplacements du mois de septembre et les rassemblements et cérémonies de Moharram sont les principales raisons de la résurgence du coronavirus dans le pays ». (Agence Isna, 26 septembre)

Faisant porter une fois de plus le chapeau aux Iraniens, Rohani a déclaré que les attentes du personnel médical à l’égard de la population pour qu’elle suive les instructions n’avaient pas été satisfaites. Dans un mensonge flagrant, il a également affirmé que dès le début de l’épidémie de coronavirus, le gouvernement s’était donné pour priorité de satisfaire les besoins du secteur de la santé et du personnel médical.

Par contre Saïd Namaki, ministre de la Santé a explicitement rejeté la déclaration de Rohani en soulignant que « je n’ai reçu qu’une petite partie du budget d’un milliard de dollars que Khamenei a accordé. Je ne suis pas sûr à quel autre travail plus important (le reste de l’argent) a été consacré ». (Quotidien Hamshahri, 24 septembre 2020)

Iraj Harirchi, vice-ministre de la Santé, a confirmé que « le personnel médical n’a pas été payé depuis trois à quatre mois. (Tabnak, 24 septembre 2020)

Le journal officiel Hamshahri a publié le 13 avril que la décision du président Rohani de choisir la stratégie d’immunité collective affecterait des millions de personnes

À la suite de la décision du régime d’adopter la stratégie d’immunité collective, l’Association iranienne d’immunologie et d’allergie a envoyé une lettre à Rohani pour l’avertir que pour atteindre une immunité collective, au moins 70 % de la population seront infectée qui signifie la mise en danger de la vie de près de 2 millions de personnes, dont une partie importante des victimes fera partie du personnel médical et sanitaire national. En outre, elle a affirmé que l’immunité collective est un mirage

Par ailleurs, le président iranien a estimé que pas moins de 25 millions d’Iraniens pourraient avoir été infectés par le coronavirus depuis l’épidémie, et Minou Mohraz, a déclaré sur le site de Khabar-Fori le 6 juin : « actuellement, environ 20 % (environ 18 millions) de la population totale de notre pays est infectée par cette maladie, et selon l’OMS, environ 40 à 70 % de la population totale sera infectée. »

Cependant le régime iranien a décidé de ne prendre aucune mesure, car il ne veut pas payer les travailleurs journaliers ni donner de subventions aux pauvres. S’il cède sur ce point, il devra se soumettre aux autres revendications économiques, culturelles et sociales réprimées au fil des ans. Et cela signifie un recul sans fin, à l’instar d’une chute libre pour le Guide suprême.

Le régime iranien voit sans doute aussi certains avantages politiques dans la stratégie d’immunité collective. En détournant l’attention de la société sur le coronavirus, le régime espère probablement obtenir un certain répit des protestations qui ont secoué l’Iran à plusieurs reprises avant la pandémie, plus récemment en janvier 2020 dans les villes du pays.

Mais il semble que cette stratégie ait lamentablement échoué. Alors que Téhéran a désespérément besoin de sortir de cet isolement international, l’exécution du champion de lutte Navid Afkari est une indication très claire que le régime est terrifié par un nouveau soulèvement. Il doit donc terroriser la société et c’est pourquoi il n’a pas cédé à la demande internationale d’annuler cette exécution.

 

 

 

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