Où plus de 850 000 enfants sont déscolarisés depuis le début de la crise anglophone en 2017, selon l’UNICEF.
Au Cameroun, les séparatistes ont lancé une campagne appelant les parents à envoyer leurs enfants dans les écoles fermées depuis 2017.
La rentrée scolaire est fixée pour le lundi 5 octobre et les principaux leaders du mouvement séparatiste anglophone sont désormais favorables à la reprise des classes dans les deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
« Nous savons que les écoles étaient l’une de nos armes. Mais nous ne pouvons pas laisser nos enfants grandir comme des analphabètes ou émigrer d’un pays à l’autre pour accéder à l’éducation, par conséquent, nous devons ramener tous nos enfants des pays étrangers », a indiqué le gouvernement autoproclamé d’Ambazonie dans un communiqué publié mercredi.
Depuis la prison centrale de Yaoundé où il est détenu depuis 2018, le président autoproclamé de l’Etat d’Ambazonie (regroupant les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest), Sisiku Ayuk Tabe, a annoncé qu’il donne son feu vert pour la réouverture des écoles dans ces régions.
« Le savoir est une force. Nous ne devrons pas compromettre le futur de nos enfants. Nous allons continuer avec la résistance pour l’indépendance totale de notre Etat tout en protégeant nos enfants qui vont reprendre le chemin de l’école dès le 5 octobre », a souligné dans un tweet Sisiku Ayuk Tabe tout en appelant les groupes armés anglophones de protéger les écoliers pendant l’année scolaire.
Toutefois, les leaders séparatistes posent leurs conditions pour la reprise des classes lundi prochain en interdisant de prime abord le fonctionnement des établissements publics en zone anglophone.
Ils menacent, en outre, de représailles les parents qui enverraient leurs enfants dans les écoles construites par le gouvernement camerounais et exigent leur mutation en « écoles communautaires ».
Ils interdisent, également, le chant de l’hymne national dans les établissements ainsi que l’enseignement de l’histoire du français et du Cameroun français.
Depuis 2017 la grande majorité des écoles publiques sont fermées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
Selon l’Unicef, plus de 850 000 enfants sont déscolarisés et leur avenir est compromis dans les deux régions anglophones du Cameroun.
« Lorsque les enfants ne sont pas scolarisés, ils courent un plus grand risque d’être recrutés par des groupes armés. (…) Ils peuvent aussi être la cible d’autres formes d’exploitation et de maltraitance », a souligné dans un rapport sur la crise anglophone publié fin 2019 par Henrietta Fore, directrice générale de l’Unicef.
Depuis octobre 2016, la minorité anglophone, qui représente 16% des Camerounais, proteste contre sa « marginalisation culturelle et politique ». La crise a dégénéré en un conflit ouvert entre groupes séparatistes et armée, qui a fait plusieurs dizaines de morts et plus d’un demi-million de déplacés selon les Nations Unies.
AA/Cameroun/Peter Kum
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