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Les appels se multiplient au Canada pour démanteler les groupes d’extrême droite suprémacistes blancs

Au milieu d’une augmentation troublante du nombre d’incidents liés à l’islamophobie signalés, les organisations canadiennes de lutte contre le racisme et de libertés civiles ont exhorté le premier ministre Justin Trudeau à établir un plan national pour démanteler les groupes d’extrême droite et suprémacistes blancs opérant dans le pays.

«Les Canadiens, qu’ils soient autochtones, noirs, musulmans, juifs, sikhs, chrétiens ou d’autres communautés racialisées, ont été victimes d’attaques contre nos maisons, nos lieux de culte et nos fidèles aux mains d’organisations suprémacistes blanches», selon le lettre publiée lundi par le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC).

La menace d’extrême droite s’est accrue ces dernières années. En 2015, près de 100 groupes d’extrême droite opéraient au Canada. Il existe désormais plus de 300 groupes de ce type, selon la lettre. « Certains de ces groupes s’entraînent avec des explosifs et des balles réelles. D’autres se sont manifestés pour intimider les communautés racialisées – et ils opèrent d’un océan à l’autre. Par conséquent, nous avons besoin d’une action bipartisane de tous les partis politiques pour contrer ces groupes. »

La lettre ouverte, signée par Amnistie internationale et le Réseau canadien anti-haine (CAHN), entre autres, fait suite au coup de couteau mortel de Mohamed-Aslim Zafis devant la mosquée de l’Organisation internationale des musulmans à Toronto le mois dernier. Zafis, le gardien de la mosquée, était assis sur une chaise quand un néonazi s’est approché de lui et l’a poignardé au cou.

« Cette attaque ne s’est pas produite de manière isolée. Cette attaque fait partie d’une longue série d’attaques horribles contre des communautés racialisées au Canada », indique la lettre.

En 2017, la police a signalé 349 incidents de crimes haineux contre des musulmans. C’était une augmentation par rapport à 139 en 2016. En 2018, dernier chiffre disponible, le nombre était de 173, mais la situation s’est dégradée depuis. Selon Statistique Canada, environ les deux tiers des crimes haineux ne sont pas signalés. L’un des problèmes dans la lutte contre les crimes haineux est que de nombreux Canadiens ont du mal à reconnaître que l’islamophobie existe.

La fusillade dans la mosquée de Québec était l’attaque la plus meurtrière qui visait la communauté musulmane au Canada. L’horrible attaque du 29 janvier 2017 a vu six fidèles mourir et 19 blessés par un seul tireur.

Le nombre de membres des groupes d’extrême droite au Canada ne monte peut-être pas en flèche, mais il augmente néanmoins régulièrement. Malgré un nombre croissant de crimes haineux, c’est en juin 2019 que le Canada a pour la première fois ajouté des groupes de droite à sa liste des «entités terroristes» interdites.

Tout en étant accusés d’être des néo-nazis et des néo-fascistes, ils ne volent pas en fait de bannières à croix gammée, n’effectuent pas le salut romain lors de rassemblements ou ne font pas grand-chose qui tomberait dans la catégorie de quelque chose comme l’activité de «suprématie blanche»; ils ont cependant une position très dure contre l’islam.

Tout comme Geert Wilders aux Pays-Bas, ils critiquent l’islam, affirmant qu’il n’est pas conforme aux valeurs occidentales. Ils sont, en fait, plus radicaux que la nationaliste civique Marine Le Pen et son Front National en France.

Bien qu’il n’y ait actuellement aucun parti politique viable au Canada qui menace l’establishment comme le Front national ou le Parti pour la liberté Wilders, ils ont une certaine présence publique et en ligne. Bien que la situation au Canada puisse sembler de plus en plus volatile, les chiffres indiquent que de telles activités en Europe et aux États-Unis sont beaucoup plus répandues, tant en ligne que sur le terrain.

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