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leur fin au vote de l’Assemblée

Les cirques sont en colère, les associations de protection animale applaudissent: l’Assemblée nationale devait voter jeudi la fin progressive des spectacles d’animaux sauvages dans les cirques ambulants et des numéros de dauphins ou d’orques, après les annonces du gouvernement fin septembre.

Mais la longueur des échanges sur un premier texte au menu de l’Assemblée, concernant l’IVG, pourrait compromettre le vote final concernant les animaux.

« Ça devient très difficile mais on va tenter. Parler peu et voter ces avancées! », plaidait l’ex-« marcheur » Matthieu Orphelin, avant l’entame des débats dans la soirée.

Le groupe LREM a expurgé le texte de ses mesures contre la chasse à courre ou l’élevage intensif, mais ces sujets devraient susciter un débat passionné dans l’hémicycle.

Pour les cirques, le gouvernement programme une transition en « quelques années »: « on va commencer par les animaux qui sont les moins adaptés aux déplacements, les éléphants, les hippopotames. Après, on va passer aux fauves », a indiqué la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, sur Franceinfo.

La majorité va partiellement soutenir une proposition de loi de l’ancien LREM Cédric Villani (groupe EDS) contre la maltraitance animale, examinée en première lecture, avant son arrivée au Sénat.

Critiqués pour le manque de mesures concrètes adoptées jusqu’ici, les « marcheurs » se positionnent sur le bien-être animal, en plein essor après la campagne médiatique pour un « référendum pour les animaux », soutenue par près de 800.000 internautes et plus de 140 parlementaires.

En ne reprenant qu’une partie du texte de Cédric Villani, la majorité revendique un « équilibre » sur cette thématique transpartisane. Concernant chasse ou élevage, les LREM veulent éviter de créer « un nouvel antagonisme entre ruralité et métropoles », explique Aurore Bergé.

L’élue des Yvelines rappelle que la chasse à la glu a été suspendue fin août par l’exécutif pour la saison, et que des engagements ont été pris avec les éleveurs pour mettre fin au broyage des poussins ou à la castration à vif des porcelets fin 2021.

Chez les écolos d’EDS, petit groupe parlementaire composé surtout de déçus de LREM, on se félicite d’avoir joué le rôle « d’aiguillon » et on critique les « tergiversations » du gouvernement depuis 2017.

Les mesures contre les spectacles d’animaux sauvages et pour l’interdiction de l’élevage de visons pour fourrure en cinq ans devraient susciter une assez large adhésion. Même si certains grincent des dents, notamment à droite comme le LR Julien Aubert, et quelques voix de la majorité.

– « Discours de bobos » –

« C’est du populisme électoral. C’est un discours de bobos qui pourront emmener leurs enfants faire des safaris. Qu’est-ce qu’on va faire pour les enfants pauvres ? Ce ne sera jamais assez. Après les cirques, ce sera les zoos… », lance un député LREM.

Par amendements, des « marcheurs » entendent compléter la proposition de loi par l’interdiction des spectacles d’ours et de loups en « cinq ans », et la fin des numéros d’animaux sauvages dans les discothèques et les émissions de télévision.

Pour les delphinariums, des élus de la majorité voudraient interdire la détention d’orques deux ans après la promulgation de la loi et dans sept ans pour les dauphins. Trois établissements détiennent des cétacés en France (28 dauphins et 4 orques), notamment le Marineland d’Antibes (Alpes-Maritimes), vent debout contre le texte.

Les circassiens aussi sont en colère. Plusieurs dizaines de professionnels ont manifesté mardi à Paris près du ministère de la Transition écologique.

Barbara Pompili a promis de mettre « au moins 8 millions » d’euros sur la table pour la reconversion des cirques ambulants et des trois delphinariums du pays. Une enveloppe « ridicule » aux yeux du Marineland d’Antibes.

La France va rejoindre la vingtaine de pays européens qui ont déjà interdit ou limité la présentation d’animaux sauvages dans les cirques.

« Victoire »: les associations de protection des animaux ont salué les annonces gouvernementales.

Présentée dans la niche parlementaire dédiée au groupe EDS, la proposition de loi a été cosignée par LFI, mais divise les autres groupes. Le bien-être animal « n’est pas dans la culture de la gauche et ça met mal à l’aise le PS. Ca remonte à Marx qui voyait le bien-être animal comme une préoccupation bourgeoise », estime Cédric Villani.

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