Le groupe de pirates informatiques russes accusés d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2016 a ciblé, au début de l’année 2020, les comptes de courrier électronique des partis démocrates de Californie et de l’Indiana et des groupes de réflexion influents à Washington et à New York, selon des sources.
Les tentatives d’intrusions, dont beaucoup ont été signalées en interne par Microsoft Corp MSFT.O au cours de l’été, ont été menées par un groupe surnommé «Fancy Bear». L’activité des pirates donne un aperçu de la manière dont les services de renseignement russes ciblent les États-Unis à l’approche des élections du 3 novembre.
Les cibles identifiées par Reuters, qui incluent le Center for American Progress, le Council on Foreign Relations et le Carnegie Endowment for International Peace, basé à Washington, ont déclaré n’avoir aucune preuve de tentatives de piratage réussies.
Fancy Bear est contrôlé par l’agence de renseignement militaire russe et était responsable du piratage des comptes de messagerie du personnel d’Hillary Clinton à l’approche des élections de 2016, selon un acte d’accusation du ministère de la Justice déposé en 2018.
La nouvelle de l’activité de piratage russe fait suite à l’annonce du mois dernier par Microsoft que Fancy Bear avait tenté de pirater plus de 200 organisations, dont beaucoup, selon la société de logiciels, étaient liées aux élections de 2020. Microsoft a pu lier la campagne de cyberespionnage de cette année aux pirates informatiques russes grâce à une erreur de programmation apparente qui a permis à l’entreprise d’identifier un modèle d’attaque unique à Fancy Bear.
Microsoft a refusé de commenter, invoquant la confidentialité des clients. Mais Tom Burt, vice-président de l’entreprise, sécurité et confiance des clients, a déclaré dans un communiqué que l’entreprise – et le gouvernement américain – «travaillaient dur pour assurer la sécurité de ces élections».
Saper la campagne de Joe Biden
L’orientation des opérations d’espionnage n’est pas déterminée. Le bureau du directeur du renseignement national a déclaré en août que les opérations russes tentaient de saper la campagne de Joe Biden, candidat à la présidentielle américaine.
Le porte-parole du Comité national démocrate, Chris Meagher, a déclaré qu’il n’était «pas surprenant» que des acteurs étrangers tentent d’interférer avec l’élection.
L’ambassade de Russie à Washington a déclaré qu’elle n’intervenait pas dans les affaires intérieures des États-Unis et a nié tout lien avec «Fancy Bear», qualifiant celà de «fake news».
Au cours de l’été, une unité spécialisée en cybersécurité de Microsoft et des agents des forces de l’ordre fédérales ont notifié de nombreuses cibles qui se trouvaient dans la ligne de mire de Fancy Bear, selon des sources.
Le ciblage des démocrates en Indiana et en Californie – confirmé par quatre personnes proches du dossier – suggère que les Russes «lancent leur filet au loin», a déclaré Don Smith de la société de cybersécurité Secureworks.
Le Parti démocrate de l’Indiana a déclaré dans un communiqué qu’il «n’était au courant d’aucune intrusion réussie». Le président du Parti démocrate de Californie, Rusty Hicks, a reconnu avoir été visé.
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