En pleine ascension, le jeune Français Ugo Humbert a franchi un nouveau palier jeudi en se hissant pour la première fois en quart de finale d’un Masters 1000, à Paris-Bercy, où il va défier Milos Raonic.
Rafael Nadal a déjà fait grimper son compteur de victoires à 1001 : le Majorquin, roi absolu de Roland-Garros mais encore jamais sacré dans la salle parisienne, a écarté l’Australien Jordan Thompson (61e) 6-1, 7-6 (7/3) en huitièmes de finale, après avoir sauvé une balle de set sur son service, sur la seule balle de break à laquelle il a été confronté. « Rafa » va retrouver son compatriote Pablo Carreño (15e) pour une place dans le dernier carré.
Humbert (22 ans, 34e) est lui venu à bout 6-3, 6-7 (4-7), 6-3 de Marin Cilic, lauréat de l’US Open 2014 et ex-N.3 mondial, aujourd’hui 43e, en un peu moins de deux heures et demie.
Deux jours plus tôt, il avait bataillé 3h17 face au N.6 mondial Stefanos Tsitsipas, finalement éteint en trois jeux décisifs, pour s’offrir la deuxième victoire de sa jeune carrière contre un membre du top 10. Sa première ne remontait qu’à six semaines en arrière, aux dépens de Daniil Medvedev (N.5) mi-septembre à Hambourg.
Pour son premier quart de finale en Masters 1000, Humbert se mesurera au redoutable serveur canadien Milos Raonic (17e) vendredi.
– « Pas une fin en soi » –
Atteindre ce stade dans un tel tournoi pour la première fois, « c’est génial, je suis très content, mais ce n’est pas une fin en soi », résume le gaucher lorrain.
« Je ne me mets pas de pression de résultat, j’essaie simplement de progresser et d’aller chercher des choses en moi », ajoute-t-il.
La méthode fonctionne: fort de ses deux premiers trophées, à Auckland en janvier et à Anvers il y a une dizaine de jours, et d’une série de huit victoires d’affilée, Humbert devrait se faire une place parmi les trente meilleurs joueurs mondiaux au bout de sa deuxième saison sur le circuit principal, malgré une année 2020 chamboulée par la pandémie de Covid-19 et amputée de plus de cinq mois de compétition.
Comment explique-t-il sa réussite du moment ?
« J’essaie de jouer de manière plus agressive, je mets toute l’énergie que je peux dans chaque match, et je suis très fort mentalement depuis un mois: je suis capable de gagner des matches en trois sets, j’ai gagné beaucoup de tie-breaks (9 sur les 11 derniers qu’il a joués), je suis meilleur dans les moments importants », énumère-t-il.
Sans surprise, et en dépit d’un match avec très peu d’échanges, Humbert a souffert physiquement contre Cilic. « Allez Ugo, allez », « Bouge mec », s’est-il lancé à voix haute. Mais il a tenu bon et a trouvé les ressources, mentales notamment, pour s’imposer, même dans la difficulté.
– Mannarino bute encore sur Zverev –
« C’était un peu plus compliqué physiquement aujourd’hui (jeudi), parce que mes deux premiers matches (contre Ruud et Tsitsipas, ndlr) n’ont pas été faciles, reconnaît-il. Mais j’y ai cru du début à la fin, même à la fin du deuxième set, je me suis dit que je pouvais le faire et que j’allais trouver des solutions. Et je n’ai pas douté au moment de conclure. »
N’avoir même pas 24 heures pour se refaire une santé avant d’affronter Raonic ne l’inquiète pas pour autant.
« Je suis touché physiquement. Mais j’essaie de jouer très relâché et je sais que je suis capable de récupérer assez vite, je ne me fais pas trop de souci là-dessus », explique-t-il.
Adrian Mannarino (36e) a lui buté pour la troisième fois en deux mois sur Alexander Zverev (7e), cette fois 7-6 (13/11), 6-7 (7/9), 6-4. Non sans avoir opposé à l’Allemand une farouche résistance pendant trois heures, et l’avoir contraint à ferrailler plus de cinquante minutes supplémentaires en arrachant le deuxième set après avoir écarté une balle de match dans le second tie-break.
Diego Schwartzman (9e) n’est lui plus qu’à une victoire d’une première qualification pour le Masters de fin de saison, confirmé du 15 au 22 novembre à Londres, à huis clos à cause du Covid-19. Sur sa route, se dresse désormais Daniil Medvedev (5e).
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