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la pandémie continue d’inquiéter, les enseignants s’estiment mal informés

Depuis des années, de nombreux profs le disent: ils sont « en première ligne ». En première ligne et parfois démunis, dans leur salle de classe, pour assurer leur mission. La crise du coronavirus a encore compliqué l’exercice de leur métier.

Malgré le protocole sanitaire, des enseignants s’estiment encore aujourd’hui mal informés sur l’ampleur de l’épidémie et sa prévention, notamment face à la propagation du variant anglais. Voici les témoignages de trois correspondants réguliers de l’AFP, professeurs en collège public:

– « Situation de communication étrange » –

Philippe, 54 ans, enseigne l’histoire-géographie dans un village du Puy-de-Dôme:

« L’information dans mon collège circule et ne circule pas. Je vis une situation de communication un peu étrange.

Bien sûr, j’ai su qu’une collègue était malade du Covid et que plusieurs autres collègues étaient cas contacts. J’ai appris cette semaine qu’un de mes élèves était lui aussi malade et que quelques-uns de ses camarades étaient cas contacts.

Mais, pour être au courant, il faut être présent physiquement dans l’établissement puisque les informations sont écrites uniquement sur un tableau blanc installé dans la salle des professeurs. Une communication par courriel serait beaucoup plus rapide. La question du temps est importante pour lutter contre le Covid. »

– Très peu de remontées de cas –

Céline, 45 ans, professeure d’histoire-géographie dans un collège REP+ d’une ville moyenne du Haut-Rhin:

« Le plus désespérant, ce sont les chiffres donnés par le ministère de l’Education nationale (au sujet des cas positifs). Des articles de presse ont montré que ces chiffres sont complètement faux, qu’on arrivait dans certaines académies à des taux 20 fois supérieurs à ce qu’annonçait Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education nationale, ndlr).

On se base sur les remontées des rectorats mais ces derniers n’ont pas les bons chiffres.

Dans mon établissement il y a pas mal d’absents mais on nous fait remonter très peu de cas. Quand un enfant est malade, la famille ne fait pas forcément la démarche de faire un test. Et s’il y a un test positif, ils ne sont pas obligés de le dire à l’établissement. Ils ont peur qu’il soit stigmatisé à son retour en classe, ou les parents ont peur, eux, de ne plus pouvoir aller travailler et de perdre une partie de leur salaire.

Les élèves sont inquiets, ils posent beaucoup de questions sur les différents variants. Aujourd’hui, on nous conseille de ne plus utiliser de masques en tissus. On nous demande aussi de garder deux mètres de distance pour faire face au nouveau variant du virus. Là on est mort de rire: un mètre déjà c’est dur, alors deux, c’est impossible. Les élèves sont assis à des tables doubles, souvent collés. Pour mettre 30 élèves dans une classe, il faudrait des salles gigantesques. »

– Crainte d’une nouvelle fermeture –

Camille, 39 ans, enseigne l’histoire-géographie dans un collège classé REP+ des Yvelines:

« Le variant anglais inquiète, surtout les adultes. Face à ce climat très anxiogène, je continue de manière très pragmatique. J’assure mon travail en veillant à tous nous protéger avec un masque, du gel et en aérant ma classe. Pour le reste, j’attends que les décisions soient prises par notre gouvernement et je les applique.

Depuis la rentrée, les élèves sont très énervés et attendent d’être confinés. C’est devenu assez difficile de maintenir un climat scolaire serein. Certains sont convaincus qu’on va fermer les écoles et qu’ils suivront leurs cours à distance. Pour être honnête, l’idée de la fermeture des écoles m’inquiète plus encore que celle de la pandémie.

Je pense que l’option de cours en effectif réduit un jour sur deux serait plus efficace pour limiter la contagiosité. Elle nous permettrait de pouvoir appliquer un protocole sanitaire strict tout en maintenant un suivi pédagogique efficient. »

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