Le responsable d’une enquête indépendante sur la maltraitance des enfants au sein de l’Église catholique a déclaré mardi qu’il aurait pu y avoir jusqu’à 10 000 victimes depuis 1950 en France.
Jean-Marc Sauve, chef d’une commission mise en place par l’Église catholique, a déclaré qu’une estimation antérieure en juin de l’année dernière de 3 000 victimes « est certainement une sous-estimation ».
« Il est possible que le chiffre soit d’au moins 10 000 », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse où il a fait le point sur les travaux de la commission. Une hotline mise en place en juin 2019 pour que les victimes et les témoins signalent des abus a reçu 6500 appels au cours des 17 premiers mois de fonctionnement.
Sauve a déclaré aux journalistes: « La grande question pour nous est » combien de victimes se sont manifestées « ? Est-ce 25%? 10%, 5% ou moins? »
La Conférence épiscopale de France a accepté en novembre 2018 de mettre en place la commission après que des scandales répétés de maltraitance d’enfants ont secoué l’Église catholique dans son pays et à l’étranger.
Cette décision a suscité des réactions mitigées de la part des associations de victimes, qui ont applaudi les tentatives d’encourager les survivants à s’exprimer, mais ont remis en question la volonté et la capacité des procureurs français de porter plainte.
La commission, composée de plus de 20 personnalités issues de milieux juridiques, universitaires et médicaux, devait initialement remettre un rapport final d’ici la fin de 2020, mais a fixé une nouvelle date limite en septembre de cette année.
Les allégations contre des prêtres et des personnalités catholiques ont conduit à des paiements et des poursuites dans le monde entier, ainsi qu’à des changements dans la doctrine de l’Église. En mai 2019, le pape François a adopté une nouvelle mesure historique obligeant toute personne dans l’Église qui était au courant des abus sexuels à le signaler à leurs supérieurs.
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