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Le Palais Vivienne, lieu vide au coeur de la polémique

L’immense porte d’entrée noire aux panneaux soulignés de dorures s’ouvre sur une vaste pièce, vide, puis deux grands salons dépouillés, n’étaient les tableaux de Napoléon restés aux murs: le Palais Vivienne, soupçonné d’accueillir des dîners de luxe clandestins, semble totalement abandonné.

Un photographe de l’AFP a pu le visiter lundi. Pas de trace de cuisine. Il ne reste que des éléments, comme un plan de travail évidé.

Aucun ustensile, pas de four ni de plaque de cuisson. Juste quelques verres qui traînent, une tasse à café oubliée, poussiéreuse, dans un salon. Pas de quoi y faire la cuisine, désormais, ni même réchauffer un plat.

Celui qui a ouvert la porte est le président du Conseil syndical de l’immeuble, M. Robin, qui refuse de donner son prénom.

Il dément fermement qu’un dîner avec 200 convives ait pu être organisé là, le 1er avril, par le propriétaire des lieux, Pierre-Jean Chalençon, un collectionneur, qui participa un temps à l’émission de France Télévision « Affaire conclue ».

« La cuisine a été totalement démontée le 23 mars », affirme M. Robin à l’AFP sur place.

« Il n’y a plus de cuisine depuis le 2 décembre », soutient de son côté à l’AFP M. Chalençon, joint par téléphone.

« La rue est en sens unique, l’immeuble est très sonore, on aurait entendu s’il y avait eu un dîner de 200 personnes jeudi dernier », explique le président du Conseil syndical, énumérant ce qui aurait été indispensable pour l’organiser: chaises, tables, vaisselle, traiteur, serveurs… « Vous croyez vraiment que ce serait passé inaperçu? ».

La polémique a surgi ce week-end pascal avec la diffusion d’un reportage de M6 consacré aux dîners clandestins dans la capitale par temps de pandémie et de nouveau confinement.

Une séquence a agité particulièrement d’abord les réseaux sociaux puis la sphère politique. Celle où un homme, à la voix modifiée, mais rapidement identifié comme étant Pierre-Jean Chalençon, se vante d’organiser des dîners clandestins et d’avoir été dans plusieurs restaurants avec « un certain nombre de ministres ».

Face à la polémique, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé une enquête administrative au préfet de police de Paris pour vérifier les faits rapportés. Puis le procureur de Paris Rémy Heitz a ouvert une enquête pénale.

– « Coup de pub » –

Dimanche soir, à travers un communiqué de son avocat, M. Chalençon s’est rétracté, en arguant avoir seulement voulu faire de « l’humour », et manier « le sens de l’absurde » quand il affirmait que des ministres participaient à de tels repas.

« Ils ont autre chose à faire (…) je suis un admirateur d’Alphonse Allais », l’écrivain humoriste (1855-1905), a-t-il renchéri lundi auprès de l’AFP.

Une voisine a assuré lundi à France 2 avoir été invitée pour participer au dîner du 1er avril, moyennant « 200 euros ». Mais elle ne donne aucune indication sur le fait que ce dîner ait bien eu lieu.

M. Chalençon a démenti lundi avec force, auprès de l’AFP, qu’un festin ait été organisé. Il a concédé cependant un repas à « six personnes », afin de préparer une soirée « mi-juin, on l’espère, pour célébrer le bicentenaire de la mort de Napoléon ». Il a reconnu également un repas à « neuf personnes » le 11 mars, également pour préparer le bicentenaire de l’Empereur, son héros.

Tout dans ce Palais Vivienne d’environ 700 m2 est dédié à Napoléon 1er (1769-1821). Mais, cela reste un lieu évènementiel. Il y a très peu de meubles, une petite table de salon, quelques chaises.

Le président du Conseil syndical s’agace durant la visite, du « fantasme » de la presse.

Lui décrit M. Chalençon comme un homme qui cherche à « faire le buzz ».

« Le but, c’est de faire de la publicité. C’est un coup de pub, gratos » de sa part, dit-il. « Il a l’intention de rendre ce palais prestigieux, c’est certain. Mais c’est un monde de cinéma, de flambe. Ils veulent briller, passer à la télé ».

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