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Une femme urine de l’alcool, une première mondiale

Des médecins ont signalé un cas extrêmement rare d’auto-brasserie urinaire.
Cette pathologie, que les chercheurs proposent d’appeler «syndrome de fermentation vésicale» ou «d’auto-brasserie urinaire» est extrêmement rare. Elle est similaire au syndrome d’auto-brasserie, lors duquel le simple fait d’ingérer des glucides peut suffire à vous rendre ivre, même sans consommer d’alcool.

Des médecins ont pris connaissance du cas d’une patiente de 61 ans qui présentait des lésions hépatiques et un diabète mal contrôlé. La femme s’est rendue à l’hôpital presbytérien du centre médical de l’université de Pittsburgh, en Pennsylvanie, pour être placée sur une liste d’attente de transplantation du foie. Les médecins avaient auparavant soupçonné que ses problèmes provenaient d’une dépendance à l’alcool, car ses analyses d’urine répétées se sont révélées systématiquement positives. «Au départ, notre conclusion était la même: cette patiente est diabétique. C’est ce qui a conduit nos cliniciens à penser qu’elle cachait un trouble de la consommation d’alcool», expliquent les médecins dans un rapport publié en février 2020.

«Cependant, poursuivent-ils, nous avons remarqué que les résultats des tests plasmatiques pour l’éthanol et les résultats des tests urinaires pour l’éthyl glucuronide et l’éthyl sulfate, qui sont les métabolites de l’éthanol, étaient négatifs, alors que les résultats des tests urinaires pour l’éthanol étaient positifs.» En plus de nier systématiquement avoir consommé de l’alcool, la patiente ne semblait pas présenter de signes d’intoxication lors de ses visites à la clinique, même si son urine présentait des taux élevés d’éthanol.

La vessie, une véritable distillerie
Un autre mystère résidait dans la présence de grandes quantités de glucose dans son urine –une maladie appelée hyperglycosurie– avec des niveaux abondants de levure bourgeonnante observée dans les échantillons d’urine. «Ces résultats nous ont amenés à vérifier si les levures colonisant la vessie pouvaient fermenter le sucre pour produire de l’éthanol», ont écrit les chercheurs. En effectuant des tests sur son urine, l’équipe a confirmé des niveaux remarquablement élevés de production d’éthanol, suggérant que les résultats étranges étaient dus à une levure fermentant le sucre dans la vessie. La levure en question a été identifiée comme étant la Candida glabrata, naturellement présente dans l’organisme et s’apparentant à la levure de bière, mais qu’on ne trouve normalement pas en aussi grande quantité dans la vessie.

Malheureusement, les efforts pour éliminer la levure avec des traitements antifongiques ont échoué, peut-être en raison du diabète mal contrôlé de la patiente. À la lumière de la situation apparemment unique de cette femme, les médecins notent qu’elle a été reconsidérée pour une transplantation du foie, bien que leur rapport ne précise pas ce qu’il est advenu d’elle. En étudiant ce cas particulier, les médecins ont pris connaissance d’autres rapports faisant état d’une production similaire d’éthanol dans l’urine, mais uniquement dans un cas post-mortem et dans le cadre d’expériences in vitro. Cela dit, il est possible que d’autres patients aient déjà présenté cette pathologie rare, mais que les symptômes n’aient pas été reconnus, en raison de la nature inhabituelle et largement inconnue de la pathologie.

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