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Les troupes tunisiennes encerclent le parlement et empêchent le président d’entrer

Les troupes tunisiennes ont encerclé le parlement du pays et empêché son président d’entrer après que le président ait suspendu la législature et limogé le Premier ministre à la suite de protestations à l’échelle nationale contre les troubles économiques du pays et la crise du virus.

Les manifestants ont célébré la décision du président Kais Saied dimanche soir, mais ses détracteurs l’ont accusé d’une prise de pouvoir qui menace la jeune démocratie tunisienne.

Le chef d’entre eux était le président du parlement et chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui l’a qualifié de « coup d’État contre la constitution et la révolution (du printemps arabe) ». Ghannouchi a mené un sit-in lundi devant l’Assemblée législative, a indiqué un photographe de l’Agence France-Presse (AFP).

Des milliers de personnes ont défié les restrictions de virus et la chaleur torride pour manifester dimanche dans la capitale, Tunis, et dans d’autres villes. Les foules en grande partie jeunes ont crié « Sortez ! » et des slogans appelant à la dissolution du parlement et à des élections anticipées.Des affrontements ont éclaté dans de nombreux endroits.

Après l’annonce de la décision du président, des unités de l’armée ont été déployées autour de la capitale, et un journaliste de l’Associated Press (AP) a vu des véhicules militaires se diriger vers le parlement dans le Bardo voisin.

Dans la nuit, Ghannouchi a tenté d’entrer avec un associé mais a été bloqué, selon la radio d’information Mosaique FM. Il a insisté sur le fait que le parlement continuerait de fonctionner malgré la décision du président.

Le président a invoqué les inquiétudes concernant la violence comme motif de sa décision et a mis en garde contre toute atteinte à l’ordre public, menaçant les fauteurs de troubles de lourdes peines.

« Nous avons pris ces décisions… jusqu’au retour de la paix sociale en Tunisie et jusqu’à ce que nous sauvions l’Etat », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée de style militaire. Il a invoqué un article de la constitution tunisienne lui permettant de prendre « des mesures exceptionnelles en cas de danger imminent menaçant les institutions de la nation et l’indépendance du pays et entravant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics.

La mesure lui permet d’assumer le pouvoir exécutif et de geler le parlement pour une période indéterminée jusqu’à ce que le fonctionnement institutionnel normal puisse être rétabli. Mais Ghannouchi a déclaré que le président n’avait pas consulté lui et le Premier ministre comme l’exige l’article.

Les trois sont en conflit. D’autres ont également critiqué la décision du président. L’ancien président Moncef Marzouki a appelé au dialogue politique, déclarant dans une vidéo sur Facebook : « Nous avons fait un énorme bond en arrière ce soir, nous sommes de retour à la dictature ».

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