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Le chef du NSC israélien se rend secrètement en France pour mettre fin à la rangée de logiciels espions Pegasus

Israël et la France ont eu des entretiens secrets à Paris, apparemment dans le but de désamorcer une crise entre les deux pays au sujet du prétendu piratage des téléphones de hauts responsables français avec le logiciel espion controversé Pegasus.

Le rapport du site d’information Axios a indiqué vendredi que le conseiller israélien à la sécurité nationale, Eyal Hulata, s’était rendu à Paris il y a quelques jours, où il avait rencontré ses homologues de l’Elysée pour mettre fin à une dispute dans laquelle la société israélienne NSO Group a été accusé d’avoir ciblé les téléphones du président français Emmanuel Macron et d’autres hauts responsables via le logiciel espion Pegasus, développé par la société de cyberarmement. La visite est intervenue après que Paris a gelé la coopération diplomatique, de sécurité et de renseignement avec Tel-Aviv et se concentrait sur la prévention de nouvelles attaques contre les autorités françaises par Israël.

Selon le rapport, le chef du Conseil de sécurité nationale (NSC) d’Israël, Hulata, a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de Macron, Emmanuel Bonne, et a été informé de l’enquête israélienne en cours sur Pegasus. Bonne aurait présenté à Hulata un plan sur la façon de mettre fin à la crise, y compris une proposition visant à interdire le piratage des numéros de téléphone portable français dans tout futur accord de logiciel espion entre une entreprise israélienne et un pays tiers. Israël a mis en place une interdiction similaire sur NSO Group pour avoir mené des cyberattaques sur des numéros de téléphone aux États-Unis et au Royaume-Uni.

En juillet, le gouvernement du nouveau Premier ministre israélien Naftali Bennet a été critiqué après qu’un consortium international de journalistes d’investigation a révélé que NSO Group avait utilisé son logiciel espion Pegasus pour espionner des dirigeants politiques, des militants de premier plan et des journalistes. Le groupe composé de 17 organisations médiatiques, qui a dévoilé la cyberattaque massive, a déclaré que les dirigeants français figuraient parmi plus de 50 000 numéros de téléphone sur lesquels ils avaient fait enquête.

Le quotidien français Le Monde a rapporté juste après la fuite que les numéros de téléphone de Macron, de l’ancien Premier ministre Eduard Philippe et d’au moins 14 ministres figuraient sur une liste de logiciels espions Pegasus de fabrication israélienne, initialement conçue pour traquer les terroristes et les criminels. Le rapport indique que Macron utilise régulièrement ce numéro au moins depuis 2017, date à laquelle il est arrivé au pouvoir en tant que président du pays.

Les ministres visés étaient le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, la ministre de la Cohésion territoriale Jacqueline Gourault, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie, la ministre du Logement Emmanuelle Wargon et le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu, a indiqué Mediapart.

Le scandale a également alimenté les tensions entre le Maroc et la France lorsque des journalistes ont découvert que Pegasus était utilisé par un service de sécurité marocain, un client apparent du groupe NSO, parmi de nombreux autres pays tels que la Hongrie, l’Inde, le Mexique, le Maroc et l’Arabie saoudite. Le Maroc, ancienne colonie française, est connu pour partager des relations amicales avec la France. Rabat a nié toute implication dans l’espionnage de personnalités publiques.

Le Monde a également indiqué que la liste des cibles potentielles comprenait également une trentaine de journalistes et dirigeants d’entreprises de médias en France.

Suite aux révélations sur le téléphone de Macron, la présidence française a prévenu que les conséquences seraient très graves. Selon les médias, Macron a demandé une série d’enquêtes sur l’affaire du logiciel espion Pegasus et a appelé Bennett pour demander une explication.

Axios a déclaré vendredi que Bennett avait dit à Macron qu’il avait hérité de la question des NSO de son prédécesseur Benjamin Netanyahu et qu’il enquêtait, tandis que le ministre de la Défense du pays, Benny Gantz, se rendait à Paris à l’époque et informait son homologue français de cette enquête. Les pourparlers entre Israël et la France sont en cours, mais les responsables israéliens disent espérer qu’une solution pour mettre fin à la crise pourra être trouvée bientôt.

Le logiciel espion, créé par la société israélienne NSO, est conçu pour identifier les faiblesses de la sécurité des smartphones afin d’accéder aux données qui y sont stockées. Les clients de NSO pouvaient sélectionner les numéros de téléphone qu’ils voulaient pirater avec le logiciel espion. NSO a jusqu’à présent nié toutes les allégations portées contre lui. La firme a également rejeté le fait que Macron faisait partie des individus dont les téléphones avaient été piratés.

Un responsable de la conformité du groupe NSO a déclaré à la chaîne de télévision israélienne i24news en juillet que « (nous pouvons) spécifiquement sortir et dire avec certitude que le président français, Macron, n’était pas une cible ».

Le mois dernier, le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a minimisé les critiques de la réglementation israélienne du groupe NSO, mais s’est engagé à redoubler d’efforts pour s’assurer que les logiciels espions controversés de l’entreprise ne tombent pas entre de mauvaises mains.

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