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Les Cubains ont voté pour renouveler leur Assemblée nationale

Les Cubains ont voté dimanche pour renouveler leur Assemblée nationale pour les cinq ans à venir lors d’un vote sans incident et sans surprise, avec 470 candidats pour 470 sièges, alors que le taux de participation, seul enjeu du scrutin, n’était pas encore connu.

Les 23.648 bureaux de vote ont fermé à 19H00 locales (23H00 GMT), soit une heure plus tard qu’annoncé préalablement par les autorités électorales.

Selon les derniers chiffres provisoires disponibles, à 14H00 le taux de participation, enjeu du scrutin pour les opposants au pouvoir, était de 60,14%, selon le Conseil électoral national.

Huit millions d’électeurs étaient appelés à ratifier les 470 candidats, 263 femmes et 207 hommes, en majorité membres du Parti communiste cubain (PCC, unique), destinés à occuper les 470 sièges de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire.

A Cuba, où des scrutins sont organisés depuis 1976, le vote n’est pas obligatoire, mais l’opposition est interdite.

Les électeurs cubains avaient sur leur bulletin deux possibilités: cocher le nom d’un ou plusieurs candidats de la circonscription ou cocher l’option « vote pour tous » qui implique un soutien aux 470 candidats.

« J’ai voté pour tous, car malgré les besoins, les difficultés que peut avoir ce pays, je ne conçois pas de donner mon vote », en m’abstenant, « à ceux qui veulent nous écraser, nous piétiner, aux Yankees! », a déclaré à l’AFP dans un bureau de vote de La Havane, Carlos Diego Herrera, 54 ans, en référence aux Etats-Unis qui imposent un embargo à l’île depuis 1962.

Parmi les 470 candidats, désignés par des commissions parlementaires et municipales, figurent notamment le président et Premier secrétaire du PCC, Miguel Diaz-Canel, 62 ans, et l’ex-dirigeant Raul Castro, 91 ans.

« Avec le vote uni (pour tous), nous défendons l’unité du pays, l’unité de la révolution, notre futur, notre Constitution socialiste », a déclaré M. Diaz-Canel, après avoir voté dans la ville de Santa-Clara, à 280 km de La Havane, où il est candidat.

Ce vote « pour tous » doit aussi permettre d’augmenter la légitimité des candidats qui doivent obtenir plus de 50% des suffrages pour être élus.

– « Mathématique » –

Alors que la participation électorale n’a cessé de baisser au cours des dernières années — 68,5% aux municipales de novembre ; 74% en septembre lors du référendum sur le Code de la famille ; 90% lors du référendum sur la Constitution en 2019 — les candidats ont mené une campagne de terrain inhabituelle pour recueillir les doléances des Cubains.

Plusieurs semaines avant le vote, le président Miguel Diaz-Canel s’est rendu pas moins d’une dizaine de fois dans sa ville natale de Santa Clara pour mobiliser les électeurs. Les rencontres entre candidats et citoyens ont été largement diffusées par la télévision d’Etat.

Mais cette mobilisation n’a pas suffi à convaincre une jeune Cubaine de 19 ans, employée d’un kiosque dans la capitale et qui n’a pas souhaité donner son nom à l’AFP. « Je ne pense pas que le vote (…) va amener un changement positif pour notre pays. Je pense que c’est une perte de temps ».

Ce scrutin législatif intervient au moment où Cuba traverse sa pire crise économique depuis 30 ans, avec une inflation galopante et une vague migratoire sans précédent, sous l’effet conjugué des conséquences de la pandémie, du renforcement des sanctions américaines et des faiblesses économiques du pays.

Privée de candidats, l’opposition avait appelé à l’abstention sur les réseaux sociaux.

Le dissident Manuel Cuesta Morua, membre du Conseil pour la transition démocratique à Cuba, a écrit sur Twitter être attentif à « la mathématique électorale du gouvernement ».

« A 9H00, il dit que 18,2% de l’électorat a voté. A 11H00, 41,66%. Ce qui veut dire qu’en moins de deux heures la participation a augmenté de 23,46%. Impossible! Les bureaux de vote son vides », a dénoncé l’opposant.

Il a ensuite indiqué que se maison et celle d’une autre militante « étaient assiégées » par la sécurité de l’Etat, alors qu’ils souhaitaient assister au dépouillement dans des bureaux de vote.

Au second semestre, Miguel Diaz-Canel, premier président à diriger le pays après les années de pouvoir des frères Fidel et Raul Castro, devrait être candidat à sa réélection devant les députés pour un second et dernier mandat.

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