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39 migrants morts dans un incendie, Washington veut « réparer un système migratoire cassé »

Au moins 39 migrants sont morts et 29 autres ont été blessés mardi dans l’incendie d’un centre de détention à Ciudad Juarez dans le nord du Mexique, à la frontière des Etats-Unis, suscitant une vive émotion et des appels à « réparer » le système migratoire.

Les Nations unies ont plaidé pour des voies de migration plus « sûres » vers les Etats-Unis tandis que l’ambassadeur américain au Mexique a souligné l’importance de « réparer un système migratoire cassé » avec ses partenaires de la région.

Selon le président du Mexique Andres Manuel Lopez Obrador, ce sont des migrants qui ont allumé l’incendie dans un mouvement de « protestation »: « Nous supposons qu’ils ont appris qu’ils allaient être expulsés, déplacés », a-t-il déclaré.

« Ils ont mis des matelas à la porte du centre d’accueil et y ont mis le feu, sans imaginer que cela allait provoquer ce terrible malheur », a-t-il déploré, lors de sa conférence de presse quotidienne.

Le chef de l’Etat a confirmé le bilan de 39 morts, parmi lesquels figurent 28 Guatémaltèques, annoncé par l’Institut national des migrations (INM) qui gère le centre. L’Institut a précisé que 29 blessés étaient hospitalisés dans un état grave.

« Nous appelons les pays de la région à traiter de manière humaine, juste et efficace les flux croissants de population à travers les Amériques », a déclaré le Haut-commissaire aux réfugiés des Nations unies, Filippo Grandi.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a demandé « une enquête exhaustive » et s’est engagé « à continuer de travailler avec les autorités des pays » de la région pour « établir des voies de migration plus sûres, plus régulées et plus organisées », selon son porte-parole Stéphane Dujarric.

« Nous réitérons notre engagement pour continuer de collaborer avec les gouvernements de la région et nos partenaires pour réparer ce système migratoire cassé », a déclaré l’ambassadeur des Etats-Unis au Mexique, Ken Salazar. Il s’agit également « de s’attaquer aux causes fondamentales » de la migration, un « défi régional », selon lui.

Cette tragédie – et les deux précédentes au Texas en juin et dans le sud du Mexique en décembre 2021- « sont un rappel » des dangers auxquels les migrants s’exposent face aux « trafiquants de personnes », a-t-il insisté plaidant pour une migration « légale ».

Parmi les « migrants identifiés » figurent, outre les 28 victimes guatémaltèques, 13 Honduriens, 12 Vénézuéliens, 12 Salvadoriens, un Colombien et un Equatorien, a indiqué le parquet général du Mexique, citant l’Institut des migrations, sans faire la distinction entre morts et blessés.

– « On est traités comme des chiens ! »-

L’incendie, sans précédent dans des installations pour les migrants dans le pays, a débuté peu avant minuit dans la nuit de lundi à mardi.

Il a éclaté dans un centre de détention, d’après la gouverneure de l’Etat du Chihuahua María Eugenia Campos, citée par la presse locale.

Dans les jours précédents, les autorités locales de Juarez avaient élevé la voix contre les migrants, les sommant de cesser de proposer leurs services informels dans les rues.

Viangly, une Vénézuélienne, affirme que son mari, âgé de 27 ans, a été emmené après son arrestation lors d’une rafle alors que, selon elle, il détient des papiers mexicains.

La jeune femme hurle de désespoir en tentant de regarder l’intérieur d’une ambulance, en se plaignant que les responsables du centre « ne disent rien ». « On est humains aussi, on a des sentiments, on est traités comme des chiens ».

– Asphyxiés –

Ciudad Juarez, voisine d’El Paso (Texas), est l’une des villes frontalières d’où de nombreux migrants sans papiers cherchent à gagner les Etats-Unis pour demander l’asile après avoir traversé de nombreux pays.

Depuis 2014, environ 7.661 migrants sont morts ou ont disparu sur la route vers les Etats-Unis, d’après l’Organisation internationale des migrations (OIM).

Le président américain Joe Biden a pris en février de nouvelles mesures restrictives, obligeant les migrants à faire leur demande dans les pays de transit ou par internet.

Les mesures prévoient aussi le recours plus fréquent par les Etats-Unis à des expulsions immédiates, assorties d’une interdiction de nouvelle entrée sur le territoire pendant cinq ans.

Quelque 200.000 personnes tentent chaque mois de traverser la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Les migrants affirment vouloir échapper à la pauvreté ou à la violence dans leurs pays d’origine.

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