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Rien de nouveau pour Liam Neeson

C'est clair dès le début Au pays des saints et des pécheurs que le réalisateur Robert Lorenz s'est inspiré de son collaborateur fréquent Clint Eastwood. Lorenz a été producteur et réalisateur de la deuxième unité d'Eastwood pendant de nombreuses années, et Eastwood a joué dans ses débuts en tant que réalisateur, Problèmes avec la courbe (2012). On pourrait appeler cela son troisième long métrage de réalisateur, un non pardonné (1992) aspirant. Son intrigue et son personnage principal reflètent le western classique d'Eastwood, lauréat d'un Oscar. Les deux parlent de tueurs solitaires essayant de se forger une vie paisible avant que leur passé violent revienne les hanter.

Lorenz raconte l'histoire d'un homme âgé et solitaire en Irlande du Nord en 1974. Finbar Murphy (Liam Neeson) est bourru avec un sens de l'humour sec, dur mais gentil. Le genre de personnage qu'on s'attendrait à trouver dans un film comme celui-ci. Au milieu d'une autre mission d'assassinat, les propos du marqueur dans ses dernières minutes provoquent une crise de conscience. D’ici peu, Finabar veut juste planter un jardin et vivre tranquillement. Bien sûr, il est rappelé pour un dernier travail et doit faire face à un adversaire impitoyable dans Doirean de Kerry Condon, un soldat de l'IRA fuyant une attaque qui a mal tourné.

Le scénario, de Mark Michael McNally et Terry Loane, reste fidèle aux classiques du western. Les hommes sages qui ont tout vu (Neeson, mais aussi son ami et son employeur, interprétés respectivement par Ciarán Hinds et Colm Meaney), le jeune tête brûlée qui va avoir des ennuis mais aussi apprendre quelque chose (Jack Gleason), et le final fusillade prolongée dans un espace confiné (en l’occurrence un bar). Il y a des réflexions apparemment profondes de la part de nombreux personnages qui se souviennent de leur passé et des nombreux regrets qu'ils ont. L’effet recherché par les cinéastes est que le film ressemble à une vieille couverture familière et confortable. Le public à la recherche d’une touche moderne au western devrait trouver cela captivant.

Malgré les accents et le décor, le film n'utilise pas les troubles irlandais pour donner à son récit un vaste contexte historique et politique. Doirean mentionne au passage qu'elle « se bat pour une Irlande libre », mais au-delà de ces brefs discours et de quelques clins d'œil aux tactiques de l'IRA des années 1970, Au pays des saints et des pécheurs n'est pas assez précis. En tant que western, il présente également de nombreux défauts. Son dilemme moral n’est pas compliqué, les choix que fait Finbar sont faciles et le public n’est jamais déchiré quant à savoir s’il doit le soutenir ou non. Vous voyez, il est peut-être un tueur, mais il veut juste sauver des enfants et finalement planter un jardin. Les nombreuses conversations susmentionnées sur des questions complexes ne font que ralentir l’action au lieu d’ajouter de la gravité et du pathos. Le scénario s’enlise dans les machinations de l’intrigue, donc tous ces discours deviennent superflus au lieu de réellement guider le récit.

Au pays des saints et des pécheurs | Bande-annonce officielle | Avec Liam Neeson | EN SALLE LE 29 MARS

Les cinéastes n’ont pas toujours besoin de réinventer la roue ou de proposer une histoire unique. Un clin d’œil aux classiques du passé est le bienvenu, voire apprécié. Ce que Lorenz et ses collaborateurs ne parviennent pas à faire, c'est de donner au public une raison de regarder ce film autre que la nostalgie. Tout cela ressemble à un exercice d’imitation bon marché plutôt qu’à un hommage vénéré. Au pays des saints et des pécheursLes personnages ne sont intrigants que parce qu'ils suivent des schémas qui ont fait leurs preuves ailleurs. Il n'y a aucune spécificité dans leurs motivations, ni dans leurs actions.

Neeson, cependant, convient parfaitement à cette partie. Finabar Murphy pourrait être l'ancienne version de n'importe lequel des autres personnages de Lone Avengers qu'il a joué au cours des deux dernières décennies. Sa lassitude envers le monde est palpable et porte le film à travers ses nombreux points d'intrigue en jachère. Mais c'est aussi la performance exacte à laquelle on s'attendrait, plus l'échec d'un script qui ne lui donne que des notes larges à jouer. Condon est à juste titre féroce, savourant l’opportunité de jurer à presque chaque ligne de dialogue. Pourtant, le personnage est superficiel, sans moralité complexe.

Lorenz a clairement une affinité pour les conventions du western et est donc capable de donner Au pays des saints et des pécheurs un rythme soutenu. Tout bourdonne assez bien pour une montre pas désagréable. Cependant, en plus de l'intrigue familière et des dialogues accrocheurs, il n'y a ni plan intéressant ni cadre magnifique à regarder. C’est la définition d’un film B ; compétent, facile à suivre et presque instantanément oubliable.

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