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Boris Johnson attend sa consécration comme Premier ministre

C’est le jour J pour l’ancien maire de Londres Boris Johnson, attendu vainqueur mardi de la course à Downing Street, avec à la clé le défi de taille de sortir de l’impasse du Brexit, auquel s’ajoute désormais la crise avec l’Iran.

Le vote des 160.000 membres du Parti conservateur s’est achevé lundi après-midi et le résultat sera proclamé en fin de matinée par les instances du parti. L’ex-ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, 55 ans, est donné largement gagnant face à Jeremy Hunt, 52 ans, l’actuel chef de la diplomatie britannique.

« Tout reste à jouer », a malgré tout déclaré ce dernier mardi matin, rentrant chez lui après un footing. Reste qu’une victoire de Jeremy Hunt constituerait une surprise de taille.

Mercredi, après une dernière nuit à Downing Street, la Première ministre Theresa May répondra à une ultime session de questions au Parlement avant de se rendre à Buckingham Palace où elle remettra officiellement sa démission à la reine Elizabeth II en début d’après-midi.

Son successeur devrait prendre la parole quelques heures plus tard après avoir été lui aussi reçu par la souveraine, qui lui confiera la responsabilité de former le gouvernement.

Premier défi urgent qui attend le prochain chef du gouvernement: gérer l’escalade des tensions avec Téhéran, au plus haut après l’arraisonnement par l’Iran du pétrolier battant pavillon britannique dans le détroit d’Ormuz.

Londres a riposté en annonçant lundi son souhait de mettre en place prochainement une mission de protection avec les Européens dans le Golfe, mais Londres « ne cherche pas la confrontation », a souligné Jeremy Hunt.

Autre dossier qui s’annonce colossal: mettre en oeuvre la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, plus de trois ans après le référendum du 23 juin 2016 qui a vu les Britanniques voter à 52% pour le Brexit, et laissé un pays profondément divisé.

Une mission sur laquelle Theresa May s’est cassé les dents, échouant à trois reprises à faire accepter aux députés l’accord de sortie qu’elle avait conclu en novembre avec Bruxelles, ce qui l’a poussée à la démission.

– « Grave crise » –

Boris Johnson, qui avait milité pour la sortie de l’UE -un choix opportuniste selon ses détracteurs-, promet un Brexit d’ici à l’échéance du 31 octobre.

La date du divorce était initialement fixée au 29 mars mais a été deux fois reportée faute du soutien d’une majorité de députés à l’accord de Mme May, et pour éviter une sortie sans accord.

Pendant sa campagne, Boris Johnson a répété que le divorce serait prononcé fin octobre, accord renégocié ou pas d’accord, promettant un avenir radieux à son pays.

Il a affirmé préférer décrocher un nouveau traité de retrait tout en admettant que cela semble presque impossible à réaliser dans les temps, compte tenu des vacances parlementaires et de la mise en place de nouvelles équipes dirigeantes, à Londres comme à Bruxelles.

Sa volonté de quitter l’UE coûte que coûte hérisse ceux qui souhaitent le maintien de liens étroits avec le continent et qui redoutent les conséquences économiques d’un « no deal », synonyme de retour de formalités douanières.

Le ministre des Finances Philip Hammond a ainsi annoncé qu’il ferait « tout » pour empêcher ce scénario, ne semblant pas exclure de contribuer à faire tomber le futur gouvernement de Boris Johnson.

Jeremy Hunt s’est lui déclaré prêt à envisager de reporter de façon très provisoire le Brexit si un nouvel accord était en vue. Il a mis en avant son expérience d’entrepreneur et ses talents de négociateur pour obtenir un accord de sortie plus acceptable pour les députés.

Mais il s’est dit prêt, comme Boris Johnson, à l’éventualité d’un divorce brutal, sans accord et sans période de transition pour amortir le choc.

Reste à savoir si cela passerait au Parlement, où le Premier ministre ne disposera plus que d’une majorité de deux voix.

« Est-ce qu’il y a des circonstances où il y a un risque qu’un gouvernement (Johnson) perde un vote de confiance ? Oui, clairement », a souligné mardi sur la BBC le ministre de la Justice David Gauke, qui a fait savoir qu’il ne voulait pas figurer au gouvernement en cas de victoire de Boris Johnson.

Vent debout contre un « no deal », le mouvement People’s Vote, qui milite pour un nouveau référendum, a estimé que Boris Johnson n’aurait pas de « mandat » pour mettre en oeuvre un divorce sans accord, en soulignant qu’il ne serait désigné Premier ministre que par les membres du Parti conservateur, soit « 0,25% de la population ».

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