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un rapport reconnaît des dysfonctionnements

Un rapport de l’Inspection générale de l’Education nationale publié lundi reconnaît plusieurs dysfonctionnements après le suicide de Christine Renon, cette directrice d’école de Seine-Saint-Denis qui avait dénoncé dans une lettre ses conditions de travail avant de se donner la mort.

Le 23 septembre dernier, son corps était retrouvé dans le hall de son école maternelle de Pantin.Dans un courrier envoyé deux jours avant son suicide à de multiples destinataires, cette femme de 58 ans mettait en cause l’Education nationale et ses conditions de travail, détaillant « son épuisement », la solitude des directeurs, ou encore les réformes incessantes et contradictoires.

Après le suicide, une enquête administrative de l’inspection générale de l’Education nationale avait été lancée pour examiner le fonctionnement des écoles à Pantin et les difficultés professionnelles évoquées par la directrice.

Dans le rapport dont l’AFP a eu connaissance, l’inspection générale revient notamment sur les nombreuses demandes de mutations des enseignants de la ville et le « sentiment qui s’exprime localement, d’une dégradation de la qualité du corps enseignant ».

« En 2019, 28,5% des enseignants de Pantin ont demandé leur mutation. Cette même année, la moyenne départementale était à 17,5%, donc 11 points de moins », pointe l’institution. Elle regrette également le fort « turn-over » des inspecteurs de l’Education nationale depuis plusieurs années à Pantin et préconise « de mettre un terme » à leur « succession ».

Le rapport relève aussi que « les relations avec la ville de Pantin ont été décrites comme difficiles par les personnels de l’État, quelle que soit leur position dans la hiérarchie ».

L’enquête n’a en revanche « recueilli aucun élément qui permettrait d’accréditer » la perspective d’une fermeture de classe dans l’école, ce que craignait Christine Renon.L’inspection générale évoque enfin « l’importance qu’a revêtue, pour la directrice, la succession d’affaires d’attouchements entre enfants », citant « trois affaires » entre la rentrée et sa mort.

Elle suggère « que la formation des directeurs d’école aborde clairement ces questions devenues dans beaucoup d’écoles très déstabilisantes ».Selon le syndicat Snuipp-FSU, la direction des services départementaux de l’Education nationale a reconnu « l’imputabilité au service » pour son décès, dans un courrier adressé à la famille de la directrice le 11 décembre.

« Cela veut dire que l’administration est reconnue responsable du décès de Christine Renon », a commenté auprès de l’AFP Marie-Hélène Plard, co-secrétaire départementale du syndicat.

« Tout ce qu’elle a dénoncé est reconnu: c’est la dégradation de ses conditions de travail qui l’ont poussée à mettre fin à ses jours », a-t-elle poursuivi. « C’est extrêmement important pour les collègues et ça va nous permettre de nous battre pour que réellement on ait une amélioration ».

Interrogé, le ministère de l’Education a affirmé à l’AFP qu’il s’agissait d’une « décision coutumière de l’administration dans ce genre de circonstances, car elle permet d’assurer une protection maximale aux ayant-droits ».

Mardi, le ministère de l’Education doit aussi publier les résultats d’une consultation effectuée en novembre auprès de tous les directeurs et directrices d’école, pour établir un état des lieux sur leurs conditions d’exercices et leurs besoins.

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