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Dans la banlieue parisienne, retour au calme pour l’entretien des rames du RER

Comment entretenir des trains fatigués à force d’être bondés avec très peu de personnel et des ateliers quasi inaccessibles ? C’est le défi des équipes du « technicentre » de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), qui jouent les équilibristes depuis le début de la grève.

Le long du grand chemin de fer où passent RER et TGV vers Strasbourg, les ateliers de Noisy-le-Sec forment une petite ville dans la ville, avec des bâtiments composites parfois désuets séparés par un entrelacs de voies ferrées. On s’y déplace volontiers en trottinette électrique, sur fond de sonneries de passage à niveau.

Seuls des affiches et des autocollants rappellent aux visiteurs la longue grève contre la réforme des retraites, qui s’achève doucement.

Sur les quelque 370 employés chargés de l’entretien des rames du RER E et de la ligne P des trains de banlieue franciliens, un peu plus de la moitié ont été en grève au début du conflit le 5 décembre, environ 20% pendant les dernières journées de mobilisation, et moins de 3 à 4% entre ces derniers jours. Bien moins que les conducteurs, donc.

« Au début de la grève, seule une rame sur huit circulait », raconte le directeur du technicentre Benoît Casagrande.

« Le problème, c’est qu’une rame a besoin de maintenance même si on ne l’utilise pas », remarque-t-il. « Elle peut tomber en panne ! »

La SNCF a donc décidé de garer une bonne partie des trains à plusieurs endroits sur son réseau, en attendant que la situation s’améliore. Des équipes mobiles venaient surveiller régulièrement qu’ils restaient en bon état.

Pour les rames qui circulaient, « on a fait de la maintenance habituelle », explique-t-il.

– Négocier les aiguillages –

Typiquement, elles rentrent à l’atelier une fois par mois pour quelques heures, soit la nuit, soit dans la journée entre la pointe du matin et celle du soir. Avec au menu deux tiers de contrôles préventifs et un tiers de petites réparations (sur les freins, les sièges, l’éclairage, etc.) Les portes, en particulier, ont été très sollicitées pendant la grève.

Au fil des jours, le nombre de rames traitées a augmenté, tandis que le nombre de grévistes diminuait.

En décembre, il a fallu jouer serré et « négocier » pour que les rames puissent rentrer aux ateliers et en sortir, expose M. Casagrande. Car les agents des postes d’aiguillage étaient rares et le technicentre est resté à plusieurs reprises isolé du reste du réseau.

A la cellule de crise de l’axe Paris-Est, chargée de répartir les ressources disponibles en non-grévistes – conducteurs, aiguilleurs, contrôleurs, agents en station, etc – pour assurer un plan de transport minimum, « on disait +il faut que vous ouvriez ce poste (d’aiguillage) parce qu’on a fini la charge de maintenance et qu’on a des rames en ligne qui ont besoin d’entretien+. »

Autre élément à prendre en compte à Noisy-le-Sec: le responsable de production, qui avait les habilitations nécessaires, partait conduire des TGV pendant le week-end…

La montée progressive en puissance permet de reprendre une circulation à peu près normale avec des trains en état de marche, se félicite le patron du technicentre.

Avec un soulagement aussi, note son adjoint Jean-Marc Bot: « La grève a été propre. » « Il n’y a pas eu d’atteinte au matériel » par des grévistes jusqu’au-boutistes, note-t-il. « Contrairement à certains conflits précédents. »

Sur les murs du technicentre, des syndicats appellent à une nouvelle journée de mobilisation vendredi.

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