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l’épidémie toujours forte en 4e semaine d’un confinement resserré

La France, entrée mardi dans sa quatrième semaine de confinement pour lutter contre le coronavirus, est encore loin du « pic » de l’épidémie qui a déjà fait près de 9.000 morts.

Le respect de ce confinement inédit imposé sur tout le territoire national montrant de nouveaux signes de relâchement, le gouvernement a affiché sa détermination et entrepris une nouvelle fois à resserrer les boulons.

« Le confinement durera aussi longtemps qu’il est nécessaire qu’il dure » car « nous ne sommes pas encore au pic épidémique », a martelé le ministre de la Santé Olivier Véran. « Il ne faut pas parler trop tôt du déconfinement, » a-t-il ajouté, alors que le Premier ministre Edouard Philippe lui-même avait indiqué la semaine dernière que le gouvernement commençait à réfléchir à différents scénarios de sortie.

Avec les beaux jours qui reviennent et les vacances de Pâques qui ont débuté dans la zone C (Île-de-France et Occitanie), le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a demandé aux préfets « d’examiner au cas par cas » et en lien avec les maires la « nécessité de durcir les mesures ».

Les choses n’ont pas traîné dans la capitale, où une recrudescence de promeneurs pendant le weekend avait été dénoncée. La mairie de Paris et le préfet de police ont ainsi annoncé l’interdiction de toute activité sportive individuelle entre 10H00 et 19H00 à partir de mercredi, soulignant que « toute forme de relâchement mettrait en péril les efforts collectifs réalisés jusqu’ici ».

Et à Biarritz, il sera désormais interdit de s’asseoir plus de deux minutes sur les bancs publics.

« Soyons stricts sur le confinement (…) seul moyen de juguler cette épidémie », a martelé de son côté le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, alors que l’Académie de médecine préconisait un futur déconfinement par région, selon les reculs locaux de l’épidémie.

Les premiers signes d’un effet positif de la mesure apparaissent par exemple dans le Grand Est.

Dans cette région, durement frappée, l’élue strasbourgeoise et ancienne ministre Catherine Trautmann (PS) a appelé lundi soir à faire de l’Alsace le territoire pilote de « tests à grande échelle » de dépistage du Covid-19 permettant d’envisager le déconfinement.

– Pression –

La pression sur les hôpitaux et les Ehpad reste néanmoins très forte. Le ministre de la Santé a annoncé le lancement d’une vaste opération de dépistage dans les Ehpad, dont certains ont été décimés par la maladie.

Selon le dernier bilan, au moins 2.417 décès ont été enregistrés depuis le début de l’épidémie dans les maisons de retraite médicalisées et autres établissements médico-sociaux.

Pour les proches, l’absence d’informations est souvent un calvaire. « Equipe de soin avec quatre numéros de portable, ça ne répond pas. Secrétariat médical, ça ne répond pas. Cellule psychologique, ça ne répond pas », s’alarme ainsi auprès de l’AFP Clarisse Marquez, dont la mère de 85 ans est entrée dans un Ehpad à Paris quelques jours avant le confinement.

Au total, depuis le 1er mars, 8.911 personnes sont mortes en France, dont 6.494 dans les hôpitaux. Avec 605 morts, les 24 heures entre dimanche et lundi ont même vu le pire bilan quotidien.

L’amélioration notée dimanche sur ce plan n’aura donc pas duré, même si l’augmentation nette du nombre de patients en réanimation -indicateur très suivi par les professionnels car mesurant la pression sur le système de santé- est de moins en moins forte.

En attendant un vaccin éventuel, un essai clinique consistant à transfuser du plasma sanguin de personnes guéries vers des « patients en phase aiguë de la maladie » doit démarrer ce mardi. Le procédé s’est déjà avéré efficace, dans des études à petite échelle, contre d’autres maladies infectieuses comme Ebola ou Sras.

D’autres remèdes continuent de susciter la polémique. Un entrepreneur de la Loire, soupçonné d’avoir proposé de la chloroquine à ses salariés, a été placé lundi en garde à vue, puis relâché.

– Convoitise –

Pendant ce temps la France poursuit ses efforts pour s’approvisionner en masques, désormais convoités par l’ensemble de la planète, et ses commandes auprès de fabricants en Chine atteignent désormais près de deux milliards d’exemplaires, a assuré samedi M. Véran. Ils seront tous là d’ici la fin juin, a-t-il promis.

Air France a cependant suspendu ses vols de fret de matériel médical et de masques avec Shanghai à la suite du durcissement des contrôles sanitaires en Chine.

Et plus d’un infirmier sur deux constate toujours un manque de masques, selon un de leurs syndicats.

La région Ile-de-France a de son côté annoncé la distribution de 300.000 masques pour les soignants, entreprises et associations humanitaires de Seine Saint-Denis. C’est dans ce département, un des plus touchés par l’épidémie, que le président Emmanuel Macron devait se rendre mardi pour rencontrer des professionnels de la santé et de l’accompagnement social.

L’épidémie, qui a fait plus de 75.000 morts dans le monde, n’en finit plus de noircir les perspectives économiques et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a averti lundi que la France pourrait traverser sa pire récession depuis la Seconde guerre mondiale.

Mardi, une quinzaine de syndicats et associations, dont la CGT, la FSU, Greenpeace ou la Confédération paysanne, ont lancé une pétition pour exiger du gouvernement des mesures à court terme pour répondre à la crise et à long terme pour « que plus jamais une telle situation se reproduise ».

En attendant , les Français confinés consomment des durées historiques de programmes télé et, selon un sondage, plus de produits culturels en ligne, séries, jeux vidéo et films notamment.

Et ça risque de durer, à en croire le secrétaire d’Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari qui leur a conseillé « d’attendre » avant de réserver pour les vacances d’été, la situation liée à l’épidémie étant « encore trop incertaine ».

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