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Un an après l’incendie, Notre-Dame va résonner dans un pays éprouvé par le virus

Le bourdon de Notre-Dame de Paris sonnera ce mercredi à 20H00 pour commémorer le premier anniversaire de l’incendie de la cathédrale: un temps de rassemblement pour la nation éprouvée par le coronavirus, alors que le chantier est en sommeil.

« Nous reconstruirons Notre-Dame en cinq ans, ai-je promis, et nous ferons tout pour tenir ce délai », a assuré mercredi Emmanuel Macron dans un message vidéo.

Le président a remercié « sauveteurs, donateurs, bâtisseurs », qui ont « pavé le chemin de ces jours meilleurs qui approchent où les Français retrouveront la joie d’être ensemble et où la flèche de Notre-Dame s’élancera de nouveau vers le ciel ».

Un an après l’incendie géant qui avait détruit la toiture de Notre-Dame et ému la planète, la restauration est loin d’avoir commencé, la cathédrale étant encore en « urgence absolue ». Même si, a confié sur RTL le général Jean-Louis Georgelin qui dirige l’établissement public chargé de la restaurer, les capteurs « n’ont rien enregistré de préoccupant », malgré « les chocs thermiques ».

Ce bourdon baptisé « Emmanuel », offert jadis à l’Eglise par Louis XIV, s’ébranlera à l’heure où, depuis plusieurs semaines, les Français applaudissent les personnels soignants en première ligne face à l’épidémie de coronavirus.

Cette sonnerie, qui a ponctué des grands évènements de la France, est la seule commémoration prévue mercredi sur le chantier.

Alors que Paris Musées met en ligne des reproductions d’œuvres retraçant l’histoire du joyau du XIIe siècle, les Français ont pu plonger mardi soir au cœur de ce chantier titanesque avec un remarquable documentaire diffusé mardi sur France 2 (quelque 3,3 millions de téléspectateurs selon Médiamétrie).

-« Héroïsme »-

Interrogé par l’AFP, le ministre de la Culture Franck Riester a d’ailleurs relié l' »héroïsme » des personnels de santé et des pompiers de la nuit du 15 au 16 avril 2019: « il est pour nous, dans l’épreuve que nous traversons, un formidable message d’espérance. La promesse d’une reconstruction collective ».

Pour l’animateur et défenseur du patrimoine Stéphane Bern, qui salue « l’autorité nécessaire et le sens de l’humour » du général Georgelin, « on a besoin de sauver Notre-Dame et le patrimoine parce qu’ils vont nous donner de l’espoir pour sauver le pays ».

Le risque serait que « cet effort collectif, cette aventure humaine pour les chantiers du patrimoine passent au second plan » du fait de la pandémie. Or « ils font vivre des centaines de familles », avertit l’animateur de télévision.

« C’est par nos chantiers que nous contribuerons à la relance économique et au sauvetage de nos PME et de nos artisans », abonde Guillaume Poitrinal, président de la Fondation du patrimoine.

Patience et détermination sont les maitres-mots de Christophe Rousselot, à la tête de la Fondation Notre-Dame, qui a collecté les dons les plus nombreux: « Pour un édifice de huit siècles, ces semaines qui nous semblent si longues paraîtront juste un instant dans l’histoire de la cathédrale à laquelle s’intéresseront nos petits-enfants, si on la leur transmet en bon état ».

Pour Mgr Benoist de Sinety, vicaire général de Paris, « le délai de cinq ans est possible à tenir, sauf éléments extérieurs ». « Que le culte puisse reprendre est le plus important, c’est un lieu vivant, ce n’est pas un musée ».

« L’architecture doit respecter ce que le bâtiment est. Nous serons vigilants », prévient-il.

Pour Eric Wirth, vice-président de l’ordre des architectes, « Notre-Dame est entre de bonnes mains ». « Des hommes se surpassent, en mettant leur engagement, leur ingéniosité, et, on peut le dire ici, leur foi, au service d’une cause qui est celle de l’humanité », selon lui.

Interrogé sur les 902 millions d’euros de dons et de promesses de dons, le général Georgelin dit avoir « enregistré de l’ordre de 200 millions d’euros » et n’avoir « aucune inquiétude sur le fait que cet argent arrivera bien ».

Beaucoup d’experts assurent que le problème de la pollution au plomb ne se pose plus. Mais l’association Robin des Bois est repartie à la charge, estimant que l’échafaudage « est une source majeure de remobilisation des poussières de plomb ».

Avant d’être suspendu en raison de la pandémie de coronavirus, le chantier avait déjà été brièvement arrêté cet été pour améliorer la protection des ouvriers par rapport à cette pollution.

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