La communauté internationale célèbre le 25 avril prochain la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Comment, les organisations de la société civile qui luttent contre le paludisme en Afrique préparent cette célébration dans un contexte marqué par la propagation du Covid-19. Impact Santé Afrique en a fait son terrain d’action privilégié. Rencontre avec Olivia Ngou, Founder and Excutive Director
Impact Santé Afrique est une organisation non gouvernementale dont les programmes s’étendent en Afrique et dont l’objectif est de contribuer à l’amélioration de la santé des populations. De manière concrète comment faites-vous pour atteindre cet objectif ?
Nos domaines d’intervention sont la communication stratégique, le plaidoyer et le renforcement des capacités des populations sur plusieurs aspects stratégiques de la santé publique. Nous pensons que, les organisations locales, si elles sont outillées et bien formés peuvent avoir un impact durable sur la santé de leurs populations. Il s’agit des organisations de la société civile, des organisations à base communautaires et des organisations non gouvernementales locales. Nous avons constaté que la communication sur le paludisme par exemple, n’était suffisamment intense. Nous avons pris l’initiative de réunir des organisations locales qui interviennent dans la lutte contre le paludisme autour d’une même plateforme, la « Civil Society For Malaria Elimination CS4ME ». Elle nous permet avec les nouvelles technologies de facilement leurs fournir des formations qui leur permet de mener à bien des activités stratégiques.
Disposez-vous des moyens suffisants pour permettre une plus grande appropriation des problèmes de santé en Afrique ?
Les organisations de la société civile peuvent avoir un impact dans les politiques publiques dans le domaine de la santé. Nous accompagnons le ministère de la santé publique, notamment le programme national de lutte contre le paludisme. Les pouvoirs publics ont l’expertise technique qu’il faut, nous nous sommes la pour apporter le volet communautaire, faire savoir si tel ou tel autre projet est adapté aux réalités des populations locales. L’autre pan de notre action c’est le plaidoyer. Nous demandons aux pouvoirs publics d’inclure directement les représentants des communautés dans commissions de prise des décisions dans les programmes de lutte contre la maladie. Et les décideurs de plus en plus commencent à entendre nos appels. De plus en plus des parlementaires, des magistrats municipaux s’engagent dans ce combat, mais nous en attendons encore plus.
Que vous apportent ces leaders ?
Nous avons travaillé en 2019 par exemple avec l’honorable marie Rose Nguini Effa, le Maire d’Akom II Madame Elise Mballa. Elles se sont engagées dans cette lutte notamment en faveur des couches de la population les plus pauvres et bien malheureusement les plus touchées. Nous attendons d’elles une plus large sensibilisation des autres élus du peuple pour qu’il y’ai plus de leaders qui s’engagent dans ce combat. Nous souhaitons des parlementaires qu’ils militent pour l’augmentation du budget du ministère de la santé, les maires qu’ils mettent les moyens pour le financement des activités des agents communautaires. Le Maire d’Akom par exemple a financé la formation de 30 agents de santé communautaire qui couvrent 30 villages et qui donnent des tests et des traitements de paludisme simple aux enfants de moins de 05 ans qui est responsable de 70% des décès liés au paludisme. Voilà par exemple des actions que nous attendons de ces leaders.
Vous avez cofondé Civil Society For Malaria Elimination CS4ME. La solution pour vaincre le paludisme c’est la mutualisation des forces ?
Absolument c’est pourquoi nous continuons d’outiller les organisations de la société civile, pour qu’elles soient capable de faire le suivie et l’évaluation des programmes. Est-ce qu’il y’a des programmes de qualité, y’a-t-il des médicaments de qualité ?est-ce qu’il y’a des moustiquaires de qualité, est-ce que les populations dans les zones les plus reculées ont axé aux médicaments et aux traitements gratuits, la tache est ardue et seul Impact Santé Afrique ne peut pas y arriver.
Quelles sont les résultats enregistrés par CS4ME ?
Nous avons depuis avril 2019, date de lancement de notre plate forme réussie à fédérer près de 200 organisations de la société civile en Afrique et en Asie du Sud. Nous leur offrons des formations en ligne, les organisations partagent entre elles leurs expériences sur les stratégies de lutte contre le palu dans leurs pays respectifs. Nous donnons une conférence en ligne autour du thème « comment éviter le paludisme en cette période de covid-19 ». Une conférence qui sera animée par les experts de l’OMS et la société civile du Cameroun, du Sénégal, du Niger, de la République Centrafricaine sur notre site internet www.cs4me.org. La conjoncture actuelle nous oblige à renoncer aux activités que nous organisons habituellement notamment les marches sportives, les symposiums et autres. Nous espérons pouvoir les faire plus tard. Nous comptons aussi bientôt organiser des émissions de sensibilisation contre le paludisme.
Que faut-il faire pour éradiquer le paludisme ?
Les experts pensent que, à l’horizon 2050 on pourra totalement éradiquer le paludisme. Pour y arriver, il faut plus de financement des Etats dans la lutte contre le paludisme. Il faut quadrupler les investissements et les experts pensent que c’est plus rentable que de contrôler indéfiniment la maladie. Il faudra également innover dans la riposte. On a besoin des outils plus efficaces car malheureusement l’agent pathogène mute. Il nous faut des vaccins par exemple. Heureusement il y’a des tests qui sont faits en Afrique dans ce sens. Il faut aussi de diagnostics plus efficaces tout autant que des médicaments qui peuvent en une prise éradiquer le paludisme et enfin des systèmes de santé fort qui permettent de tracer les potentiels malades comme c’est le cas avec le covid-19 par exemple. Mais il faudrait aussi et surtout qu’il y’ai une action conjointe des Etats à travers la planète pour éviter une éventuelle ré-contamination.
GIPHY App Key not set. Please check settings