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Tests, transports, écoles… Le gouvernement planche sur le déconfinement

Pendant que les Français vivent un nouveau week-end printanier confinés chez eux, le gouvernement continue de plancher sur son plan pour alléger les restrictions à partir du 11 mai, avec encore de nombreuses inconnues sur la table, notamment sur l’école ou les transports.

A un peu plus de deux semaines de la levée progressive du confinement, l’épidémie de coronavirus a fait à ce jour 22.614 morts en France, avec 369 nouveaux décès en 24 heures.

Mais la pression sur les hôpitaux continue à s’alléger avec un nombre de patients en réanimation en baisse continue depuis 17 jours, avec désormais 4.725 personnes admises pour Covid-19 a indiqué samedi la direction générale de la Santé.

L’épidémie a tué 14.050 personnes dans les hôpitaux, soit 198 décès de plus en 24 heures, le bilan quotidien le plus faible depuis un mois, et 8.564 dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux (+171).

Port du masque ou non dans les transports, modalités du retour à l’école, commerces rouverts partout ou seulement dans certaines régions: telles sont les questions majeures que le gouvernement doit encore trancher d’ici la présentation de son plan de déconfinement, attendue dans le courant de la semaine.

D’autant que les pistes évoquées cette semaine ont eu tendance à semer la confusion.

– Jusqu’à 700.000 tests –

Une certitude: les élus locaux, consultés jeudi et vendredi par le Premier ministre, seront en première ligne. Ils doivent de nouveau s’entretenir lundi avec la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault.

Le Premier ministre Edouard Philippe, chargé de mettre en musique l’objectif présidentiel d’un allègement du déconfinement à partir du 11 mai, doit tenir « plusieurs réunions de travail durant le week-end sur les sujets prioritaires », dont les masques, les transports ou les tests.

En visite samedi dans un laboratoire de tests de Saint-Denis, son premier déplacement depuis un mois, le ministre de la Santé Olivier Véran a réaffirmé l’objectif de pouvoir « réaliser au moins 500.000 à 700.000 tests par semaine », contre plus de 50.000 par jour actuellement.

L’objectif est de pouvoir tester toutes les personnes présentant des symptômes ainsi que celles ayant été en contact rapproché avec des cas confirmés de coronavirus.

En revanche, tester l’ensemble des Français serait « impossible » et « n’a pas de sens au niveau médical », a-t-il répété, alors que certaines entreprises entendent dépister leurs salariés.

Le ministère du Logement a indiqué de son côté que plus de 10.800 places d’hôtel supplémentaires étaient désormais mobilisées pour les sans-abri et 95 sites d’hébergement spécialisés dédiés aux SDF malades du Covid-19.

– Des masques à l’école? –

En vue de la réouverture progressive des établissements scolaires, l’Académie de médecine a recommandé samedi de « prévoir une formation sur les gestes barrière pour les enseignants et le personnel, à relayer pour les enfants dès l’ouverture » des classes.

Elle conseille également de prévoir des masques anti-projection ou alternatifs « pour les adultes (enseignants, personnel, parents) et pour les élèves dès l’âge de 6 ans (…), à porter » en récréation et « à la sortie de l’établissement », mais pas en classe.

Le ministre de la Santé avait lui estimé vendredi qu’il n’y avait « aucune recommandation scientifique qui dise qu’il faille faire porter des masques à des enfants » et qu’il était « très compliqué de demander à un enfant de 10 ou 11 ans, qui est à l’école primaire, d’aller porter un masque », y compris en récréation.

Sur le front économique, les entreprises ou artisans se mettent en ordre de bataille pour réussir le déconfinement.

Les commerçants sont « mobilisés » et « fermement décidés à ouvrir » après le 11 mai, mais demandent des « règles du jeu », a déclaré samedi le président de la Confédération des commerçants de France, Francis Palombi.

Les vendeurs de tissu peuvent déjà rouvrir pour fournir aux Français la matière première nécessaire à la fabrication de masques « maison ».

Frappé de plein fouet par la crise, le groupe Air France-KLM, qui va recevoir une aide massive de dix milliards d’euros sous forme de prêts directs ou bancaires, ne prévoit pas de retour à une activité normale avant deux ans, a indiqué son directeur général, Benjamin Smith.

– Aller voir son médecin –

Le monde du football, impatient et attendu, se prépare aussi. Les joueurs vont retourner dans leurs centres d’entraînement dès le 11 mai, pour y subir d’abord un bilan médical complet. Et le gardien de l’équipe de France Hugo Lloris a mis aux enchères ses gants portés lors de la finale de la Ligue des champions pour collecter des fonds au profit des soignants.

Des soignants qui paient toujours un lourd tribut: depuis le début de l’épidémie, 25 professionnels de santé au moins sont décédés du Covid-19 en France, selon un décompte de l’AFP.

Tel le docteur Kabkéo Souvanlasy, généraliste en Seine-Saint-Denis depuis 33 ans, qui laisse un « vide » dans un département manquant cruellement de praticiens. « Nous avons perdu un grand Monsieur », a écrit une patiente sur la page Facebook à sa mémoire.

Dans le Territoire de Belfort, l’émotion est également vive après la mort d’une aide-soignante de 52 ans.

La Direction générale de la santé a pour sa part « vivement encouragé » samedi les patients atteints de maladies chroniques ou de pathologies aiguës graves à contacter leur médecin, après avoir constaté une augmentation du nombre de patients en réanimation, hors Covid.

« Si les suivis sont interrompus longtemps, les décompensations de maladies chroniques sont d’autant plus graves », a prévenu la DGS.

burs-tsz/alu/alc

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