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allégeance du suspect à l’EI, l’antiterrorisme se saisit

Pas d’abolition du discernement et une lettre d’allégeance explicite au groupe EI: un peu moins de 24 heures après qu’un automobiliste a violemment percuté trois policiers à Colombes (Hauts-de-Seine), le parquet antiterroriste a décidé de se saisir de l’enquête.

Dans cette lettre, trouvée avec un couteau dans sa voiture BMW, Youssef T., un habitant de cette ville de proche banlieue parisienne âgé de 29 ans, explique se lancer « à corps perdu dans la bataille pour imposer la charia sur l’ensemble de la terre ».

Cette lettre, le choix de cibler les forces de l’ordre et une brève audition du suspect lundi soir ont rapidement orienté l’enquête du parquet de Nanterre vers un possible mobile terroriste. Mais les premières déclarations confuses de Youssef T., qui a dit vouloir « mourir en tuant des policiers » selon une source proche du dossier, ont suspendu la décision aux résultats d’une expertise psychiatrique.

L’expert, qui a rencontré le suspect mardi matin, a conclu « à l’absence d’abolition ou d’altération du discernement du mis en cause », a annoncé dans l’après-midi le Parquet national antiterroriste (Pnat) dans un communiqué.

Dès lors, le Pnat « a décidé de se saisir de ces faits, ouvrant une enquête des chefs de tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

La garde à vue du suspect, inconnu jusqu’ici des services de renseignements, se poursuivait mardi après-midi.

Les faits se sont déroulés lundi, « vers 17h-17h15 » à un « dispositif de contrôle routier associant deux véhicules automobiles de la police municipale et deux motards de la police nationale, aux abords du stade Yves-du-Manoir.

Le suspect, à bord d’une BMW noire s’est alors déporté vers eux avant de les heurter violemment, blessant grièvement aux jambes deux fonctionnaires de la police nationale et, plus légèrement, un policier municipal.

Les deux motards souffrent de multiples fractures aux jambes. Le premier, plus grièvement blessé, notamment à la tête, a été placé en coma artificiel et opéré dans la nuit à l’hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine), selon une source policière.

Le second, qui souffre d’une fracture des deux péronés, est soigné à l’hôpital Percy de Clamart, toujours dans l’ouest parisien.

Le suspect n’a pas d’antécédents judiciaires récents et n’était « pas fiché S » pour radicalisation, selon le Pnat.

Connu pour des « faits de droit commun anciens », il avait fait l’objet d’un rappel à la loi pour outrage à agent en 2014, avait indiqué à l’AFP la procureure de Nanterre Catherine Denis.

– « Un mec comme un autre » –

« Ca fait quatre ans qu’il habite ici et on a jamais eu aucun problème avec lui », raconte à l’AFP, sous couvert d’anonymat, une voisine du suspect.

« Ce n’était pas un mec qui trainait dans le quartier », complètent à l’unisson plusieurs habitants de la ville interrogés par l’AFP.

« Il était tranquille, je le connaissais de loin. Je discutais avec lui de temps en temps. C’est un mec comme un autre », déclare un trentenaire du quartier selon qui Youssef T. fréquentait très occasionnellement l’ancienne salle de prière.

Pour l’heure, les enquêteurs vont chercher à déterminer s’il s’agit d’une radicalisation express ou non détectée, sur fond d’instabilité psychologique. Ils devront aussi établir si Youssef T. a bénéficié de complicité dans le mise en oeuvre de son attaque ou du moins dans sa préparation idéologique.

Les investigations sont coordonnées par la brigade criminelle, avec désormais le soutien de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Cet incident intervient dans un contexte de récentes tensions avec la police dans ce département de l’ouest parisien et alors que la France vit sous la menace constante d’attaques jihadistes depuis 2015, qui ont fait 258 morts au total.

Depuis le début de l’année, la justice antiterroriste s’est saisie de deux attaques, dans les deux cas perpétrées par des hommes dont le profil psychiatrique soulève des questions.

Le 3 janvier à Villejuif (Val-de-Marne), un jeune homme converti à l’islam et atteint de troubles psychiatriques avait attaqué au couteau des promeneurs dans un parc, faisant un mort et deux blessés, avant d’être abattu par les policiers.

Le parquet antiterroriste s’est également saisi de l’attaque au couteau du 4 avril à Romans-sur-Isère (Drôme). Ce jour-là, Abdallah Ahmed-Osman, un réfugié soudanais de 33 ans aux déclarations confuses, avait poignardé plusieurs passants, faisant deux morts et cinq blessés.

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