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Quand les coureurs cyclistes passent du chameau au dromadaire

Une bosse au lieu de deux ? Un pic de forme au lieu de deux ? Le chameau se transforme en dromadaire dans la configuration dessinée par les entraîneurs des coureurs cyclistes à cause du raccourcissement de la saison à trois mois intenses, à partir d’août.

« Il n’y aura en tout cas pas un pic de forme sur trois mois et demi, ce n’est pas possible. Ce sera plutôt une courbe en dos de dromadaire, plus ou moins décalée », annonce Frédéric Grappe, le directeur de la performance de l’équipe de Thibaut Pinot (Groupama-FDJ).

« Sur trois mois, monter haut, descendre puis remonter haut, c’est compliqué, c’est beaucoup trop court », estime le « père » de la nouvelle génération des entraîneurs cyclistes français le plus souvent passés par l’université de Besançon. Conclusion logique: « On n’aura plus qu’une bosse. Une montée et une descente, avec un plateau plus ou moins long. »

Jean-Baptiste Quiclet, son homologue de l’équipe de Romain Bardet (AG2R La Mondiale), relève que le programme très dense prévu à partir de début août renvoie à une époque que les coureurs actuels n’ont pas connue. Avant le ciblage quasi-mathématique des objectifs rendu possible par les datas, l’entraînement scientifique, les outils modernes de la performance, quand le peloton enchaînait les courses sans temps mort et sans stage de préparation.

« Cette saison-flash sera un avantage pour les coureurs d’expérience qui se connaissent bien », explique-t-il à l’AFP. Car « il y aura des variations de forme dans l’enchaînement des efforts, des jours super et d’autres sans, et donc des surprises à attendre ».

– Un délai « largement suffisant » pour le Tour –

Pour l’heure, une quinzaine de jours après le feu vert gouvernemental pour les sorties sur route mettant fin à deux mois de confinement, les coureurs se situent à un bon niveau. « Entre 80 et 90 % de leur capacité, note Quiclet. Le home-trainer pendant le confinement a entretenu les qualités de vitesse. Mais l’énergie commence à manquer après 3 ou 4 heures d’entraînement. Actuellement, on reconstruit une solide base foncière, pour la capacité à reproduire des efforts ».

Théo Ouvrard, l’entraîneur-chef de l’équipe Arkea-Samsic, juge lui aussi que « le travail s’est plutôt bien passé ». « Au vu des circonstances, la condition est plutôt bonne. Sur home-trainer, ce n’est pas simple de travailler certains efforts et, pourtant, on a des coureurs proches de leurs (valeurs) maximales. Ce qui manque, c’est la base d’endurance », précise-t-il à l’AFP.

Dans chaque équipe, les responsables étudient les possibilités de stages en format réduit, dès la seconde quinzaine de juin pour certains, en juillet pour d’autres. Quitte, dans le cas de l’équipe de Bardet, à envisager des stages individuels avec visite de l’entraîneur afin d’organiser la performance.

Le délai sera-t-il tenu pour le départ du Tour de France, le 29 août ? « Trois mois et demi, c’est largement suffisant. J’ai toujours dit que de manière générale, il faut douze semaines pour amener un coureur au top quand il part de zéro », avance Grappe.

Argument supplémentaire, la chaleur attendue pendant la période: « Ce sont des conditions idéales du point de vue musculaire », rappelle Ouvrard. Mais, tempère Quiclet, « ce sera différent pour les événements. Il y aura un effet de saisonnalité, surtout pour les classiques (en octobre) ».

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