Le Grand Conseil genevois cherche ainsi à atténuer les conséquences financières de la crise due à l’épidémie de Covid-19.
Le Grand Conseil genevois a accepté d’affecter les boni de 188 millions de francs des comptes 2019 à la réserve conjoncturelle, afin d’atténuer les conséquences financières de la crise due à l’épidémie de Covid-19. Par 58 oui, contre 33 non, il a adopté un projet de loi en ce sens jeudi soir.
Présenté par le gouvernement, ce projet modifie la loi sur la gestion administrative et financière de l’État. Selon celle-ci, deux conditions doivent être remplies pour alimenter la réserve conjoncturelle: le montant ne peut pas dépasser l’excédent des revenus et les investissements doivent être entièrement autofinancés. Or l’autofinancement était de 96% en 2019.
«Ce texte permet au Conseil d’État d’avoir une marge de manoeuvre de présenter un budget déficitaire», a plaidé la conseillère d’Etat Nathalie Fontanet, en charge des Finances. Selon elle, les prochains comptes seront déficitaires à hauteur de 800 millions de francs, voire de plus d’un milliard. Malgré la crise, le gouvernement refuse la création de nouveaux impôts, a fait savoir la grande argentière.
898 millions
Le feu vert du Parlement permet à la réserve conjoncturelle de passer à 898 millions au 1er janvier 2020. «Ce n’est pas du « cash » qui pourra être réinjecté dans la relance ni une écriture comptable, mais un outil de pilotage conjoncturel», a mis en garde le député Yvan Zweifel, motivant le refus du PLR. L’UDC a aussi rejeté cette modification législative au nom de la rigueur budgétaire.
La gauche considère qu’il faut permettre à l’État de faire face à cette crise. Il s’agit aussi de donner plus de moyens aux services publics, car ce sont eux «qui ont permis de lutter contre la pandémie», a souligné Jean Burgermeister, d’Ensemble à Gauche. A la demande du PDC, la clause d’urgence n’a pas été acceptée, afin de permettre le lancement d’un éventuel référendum contre cette modification.
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