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le chef de file de la contestation appelle à manifester « en masse » vendredi

Le chef de file de la contestation en cours contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, l’imam Mahmoud Dicko, a appelé à manifester « en masse » contre le pouvoir vendredi, malgré les signes d’ouverture émis par le chef de l’Etat.

L’influent religieux a accusé mercredi le président de n’avoir pas entendu le message des dizaines de milliers de personnes descendues dans la rue le 5 juin à Bamako. « Il n’a pas tiré la leçon, il n’écoute pas les gens. Mais cette fois-ci, il va comprendre », a-t-il déclaré en bambara devant la presse.

Le prêcheur rigoriste et patriote, grand contempteur du pouvoir, est la figure dominante d’une coalition hétéroclite qui s’est forgée contre le chef de l’Etat.

Elle canalise l’exaspération nourrie depuis des mois par la mort de milliers de personnes tuées ces dernières années dans les attaques jihadistes et les violences intercommunautaires, le ressenti de l’impuissance de l’Etat, le marasme économique, la crise des services publics et de l’école et la perception d’une corruption répandue. Elle rassemble des responsables religieux et des personnalités de la société civile comme du monde politique.

Il y a 12 jours, ce mouvement qui a pris depuis le nom « du 5 juin », avait réclamé la démission du président dans les rues de la capitale.

Le président, à la tête depuis 2013 de ce vaste pays pauvre pris dans la tourmente, a tenté l’apaisement mardi. Il a annoncé des discussions en vue d’un gouvernement d’union nationale, et laissé la porte ouverte à une dissolution du parlement. Il a exprimé sa volonté « d’apaisement ».

Dans une autre démarche conciliatrice, le Premier ministre Boubou Cissé s’est rendu mercredi auprès du chérif de Nioro, Bouyé Haïdara, dirigeant musulman respecté et mentor de l’imam Dicko.

– « Sortir massivement » dans la rue –

Ce dernier a cependant signifié mercredi qu’un nouveau rassemblement annoncé pour vendredi était maintenu.

« Je lance un appel à tous les groupes à sortir massivement vendredi. La mobilisation sera sans pareille », a-t-il dit. Il a assuré que le mouvement était pacifique et réprouvait la violence.

Lui-même ne réclame pas publiquement la démission du président. Il s’est à nouveau dit prêt au dialogue avec tout le monde, « jusqu’à ce que les préoccupations des Maliens soient satisfaites ».

Une délégation de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) est annoncée jeudi à Bamako où elle devrait rencontrer les acteurs de la crise.

Celle-ci culmine alors que le président malien est confronté à la persistance et la propagation des violences jihadistes et intercommunautaires. Parties du nord en 2012, elles ont gagné le centre et le Burkina Faso et le Niger voisins.

Une attaque imputée aux jihadistes a fait au moins 27 morts et 5 disparus dans les rangs de l’armée malienne dimanche à Bouka Weré, selon un nouveau bilan de source militaire.

Deux sous-préfets ont été enlevés mercredi dans les environs de Tombouctou (nord), a dit à l’AFP un responsable du ministère de l’Administration territoriale, évoquant un acte soit crapuleux, soit jihadiste.

Le Mali se trouve à un moment délicat où les acteurs internationaux divergent sur la trajectoire des progrès accomplis, ou non, contre les jihadistes et sur la voie d’un rétablissement de la souveraineté de l’Etat, où la question du maintien de la Mission de l’Onu (Minusma) est sur la table et où celle de la poursuite de l’engagement américain au Sahel reste en suspens.

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