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peines de prison et condamnations pour des militants du « Hirak »

Cinq personnes ont été condamnées mardi à des peines allant de six mois à un an de prison ferme pour avoir participé à une manifestation interdite à Tizi Ouzou, dans le nord-est de l’Algérie, selon une association de soutien aux détenus d’opinion.

Quatorze protestataires étaient sur le banc des accusés après avoir été interpellés vendredi à Tizi Ouzou après une marche du « Hirak », le mouvement populaire antirégime.

Le plus lourdement condamné a écopé d’un an ferme, avec incarcération immédiate, pour port d’arme blanche, a précisé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Quatre autres ont été condamnés à des peines de prison ferme sans mandat de dépôt. Les neuf derniers ont été relaxés.

Les 14 prévenus étaient accusés d' »attroupement non armé », d' »outrage à corps constitué » et de « destruction des biens d’autrui ». Ces deux dernières charges n’ont pas été retenues.

Le procureur avait requis cinq ans ferme à l’encontre des 14 manifestants.

« Le régime s’entête et continue la répression contre des manifestants pacifiques », avait déclaré à l’AFP Me Aissa Rahmoune, membre du collectif de défense, avant le verdict.

Des manifestations de soutien aux 14 accusés — dont le plus jeune a 19 ans — ont eu lieu mardi à proximité du tribunal de Tizi Ouzou, selon des vidéos relayées sur les réseaux sociaux.

Une vague de répression s’est abattue sur des militants du « Hirak », des opposants politiques, des journalistes ou encore de simples blogueurs depuis le début de la pandémie de Covid-19 en Algérie.

Ainsi, Abdelkrim Zeghileche, militant et directeur d’une radio algérienne diffusée sur Internet, Radio-Sarbacane, a été interpellé mardi à Constantine (nord-est), placé sous mandat de dépôt et incarcéré, selon le CNLD. Ce journaliste a déjà été condamné à plusieurs reprises.

Un autre militant connu, Zoheir Keddam, a reçu une peine d’un an ferme, avec incarcération immédiate, devant le tribunal de Chéraga à Alger, ajoute le CNLD.

M. Keddam, arrêté le 14 juin à Alger, était sous contrôle judiciaire. Il était accusé d' »incitation à attroupement non armé » et « publications pouvant porter atteinte à l’unité nationale ».

Enfin, dans le Sud, la chambre d’accusation du tribunal d’Adrar a confirmé le mandat de dépôt de Mohad Gasmi, un militant des droits de l’Homme, en détention provisoire depuis le 14 juin, d’après la même source.

Selon l’ONG Front Line Defenders basée à Dublin, M. Gasmi est accusé d' »apologie du terrorisme ». Militant pro-« Hirak », il a pris la défense d’un mouvement de jeunes chômeurs dans le Sud défavorisé du pays.

Près de 500 manifestants pro-« Hirak » au total avaient été interpellés vendredi à travers le pays, en dépit de la stricte interdiction de tout rassemblement en raison de la crise sanitaire. La plupart ont été relâchés depuis.

Selon les défenseurs des droits humains, ce tour de vis judiciaire vise à empêcher la reprise du soulèvement populaire qui avait poussé à la démission le président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019 après vingt ans au pouvoir.

Né en février 2019 d’un immense ras-le-bol des Algériens, le « Hirak » réclame un changement du « système » en place depuis l’indépendance du pays en 1962.

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