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face au vide, le rugby français a le vertige

Le Top 14 reprendra le 4 septembre avec la première journée de la saison 2020-2021. Mais une menace plane: le maintien de la jauge partielle (5.000 spectateurs), qui mettrait rapidement en péril la santé financière des clubs.

« Si on doit demain jouer à huis clos, notre club a une espérance de vie de 40 jours », a prévenu Didier Lacroix, le président du Stade toulousain, champion de France en titre. Et la jauge de 5.000 spectateurs, actuellement en vigueur, n’offrirait qu’un bref sursis.

Le modèle économique des clubs professionnels de Top 14 et Pro D2 est en effet construit sur les revenus « jour de match »: les recettes de partenariat et de billetterie représentent ainsi en moyenne 60% du budget des clubs.

Le déficit d’exploitation cumulé des trente clubs s’élève à 43 millions d’euros pour la saison 2018-2019 et le déficit prévisionnel sur l’exercice 2019-2020, avant le déclenchement de la crise sanitaire, est évalué par la Ligue nationale (LNR) à 54 millions d’euros.

« Le huis clos ou la jauge partielle, cela nous coupe de la quasi-totalité de nos revenus. On conservera les droits TV mais cela ne pèse pas tant que ça dans le budget. Les pertes sèches de billetterie, l’incapacité à exploiter nos espaces de réception, nos loges… tout ça aura un impact financier très lourd », a récemment expliqué Thomas Lombard, directeur général du Stade français, dans un entretien à l’AFP.

Du côté de la LNR, qui réclame des précisions depuis le mois de juin, on n’imagine une reprise ni à huis clos ni à jauge partielle.

Les clubs pourraient avoir une réponse, au moins partielle, à l’issue de la réunion du Conseil de défense, prévu la semaine prochaine et qui pourrait annoncer un élargissement de la jauge.

– La mi-temps étendue –

La viabilité des clubs professionnels de rugby, dont l’économie repose majoritairement sur la commercialisation de produits de billetterie et d’hospitalités (packages VIP) durant l’intersaison, en dépend, estime-t-on encore à la Ligue.

Pour aider les clubs à faire face à la crise, la LNR a établi un protocole de reprise, où figurent les recommandations sanitaires pour tous les acteurs d’un match de Top 14 (joueurs, spectateurs mais aussi intervenants extérieurs, bénévoles, prestataires…).

Les gestes barrières devront ainsi être appliqués en permanence, partout et par tout le monde, et le port du masque est obligatoire pour les personnes de plus de 11 ans.

Un protocole similaire mis en place dans les stades de football, notamment lors du match amical du PSG (9-0) au Havre le 12 juillet.

Mais pas seulement. La LNR prévoit également d’allonger la durée de la mi-temps, portée à 20 minutes au lieu de 15. Cela correspond à un triple enjeu sanitaire, économique et pratique et permet de gérer au mieux les files d’attente tout en évitant les affluences aux abords des points de vente.

En attendant ce conseil de défense, certains clubs ont pris les devants. Le Racing 92 a ainsi déposé un dossier auprès des préfets des Hauts-de-Seine et de l’Ile-de-France et du ministère des Sports pour détailler les mesures envisagées pour la réouverture de l’Arena, son enceinte fermée. Prise en charge des spectateurs dès la sortie du métro, différents couloirs d’accès, port du masque obligatoire, possible mis en place d’un contrôle de température, renouvellement de l’air… sont quelques-unes des mesures évoquées.

En moyenne, chaque club professionnel réunit chaque saison plus de 330 partenaires, pour moité des TPE et PME. A moins de trois ans d’une Coupe du monde à domicile, le rugby français cherche encore comment survivre.

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