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consultations tous azimuts pour convaincre les Etats « frugaux » sur le plan de relance

La situation était toujours bloquée samedi en fin d’après-midi, alors que les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, tentent de dégager un compromis sur un plan de relance post-coronavirus massif, sur la base d’une proposition révisée offrant davantage de gages aux pays hostiles, Pays-Bas en tête.

Si la proposition du président du Conseil européen Charles Michel, obtenue par l’AFP, « bénéficie d’un soutien important », selon une source proche des discussions, le processus restait « difficile et laborieux », selon une autre source européenne.

Sur Facebook, un peu avant 18H00 (16H00 GMT), le Premier ministre italien Giuseppe Conte a décrit les négociations comme « beaucoup plus difficiles que prévu », évoquant même une « situation d’impasse » sans plus de précisions.

« Les Pays-Bas et autres frugaux ne comprennent pas la nécessité d’une réponse forte », a-t-il déploré.

Un peu plus tôt, un diplomate néerlandais concédait que la proposition présentée dans la matinée était « un pas dans la bonne direction », selon cette source dont le pays est pourtant l’un des plus récalcitrants, avec les trois autres Etats dits « frugaux » (Autriche, Danemark, Suède) et la Finlande.

« C’est, comme on pouvait s’y attendre, une bataille difficile, une négociation dure, mais on va dans la bonne direction et c’est le plus important », a commenté de son côté le chancelier Sebastian Kurz auprès de journalistes.

« Les discussions sont toujours aussi intenses en matière de (…) gouvernance, taille du fonds de relance et rabais », a confié une autre source diplomatique, qui s’attend à ce que Charles Michel mette sur la table du dîner avec les 27 une troisième version de sa proposition, révisée après une série de rencontres en petits groupes ou en bilatéral. Toutefois, l’heure du dîner restait pour l’instant en suspens.

La journée de vendredi s’était achevée dans une grande tension face à l’inflexibilité des Pays-Bas.

Avec sa nouvelle proposition, Charles Michel, médiateur du sommet, espère infléchir la position des récalcitrants en offrant des concessions, en particulier sur la répartition entre subventions et prêts, ainsi que sur les conditions qui encadrent le versement de l’argent.

– « Obstacle » –

Le nouveau plan, inspiré d’une proposition de la chancelière allemande Angela Merkel et du président français Emmanuel Macron, prévoit toujours un montant de 750 milliards d’euros.

Mais les fonds sont désormais composés de 300 milliards de prêts et 450 milliards de subventions contre un ratio 250-500 initialement. Les « frugaux » préfèrent nettement les prêts aux subventions.

M. Michel propose également un mécanisme permettant à un pays qui aurait des réserves sur le plan de réforme présenté par un autre Etat en contrepartie de ces aides d’ouvrir « dans les trois jours » un débat à 27, soit devant le Conseil européen, soit devant les ministres des Finances de l’UE.

Cette idée répond au souhait du Premier ministre néerlandais Mark Rutte, qui a exigé vendredi que ces plans nationaux soient validés à l’unanimité afin de garantir l’utilisation des fonds, une demande qui a agacé de nombreux Etats membres.

Du côté de l’Espagne (qui avec l’Italie serait le principal bénéficiaire du fonds), une source diplomatique a jugé « positif que le montant total du fonds de relance soit maintenu ». Mais le mécanisme accordé aux Etats membres pour contrôler les plans de relance « reste un obstacle », a-t-elle ajouté.

– « Grave erreur » –

Les Etats du sud craignent que cela ne les oblige à se soumettre à un programme de réformes (marché du travail, retraites…) imposé, comme à la Grèce par le passé.

« C’est de facto un pouvoir de veto (accordé) à chaque pays. Pour moi, c’est une grave erreur car ça ouvre la porte à beaucoup de quiproquos », a commenté Marta Pilati, du centre de réflexion European Policy Centre.

Dernier coup de pouce de Charles Michel pour vaincre les résistances: il propose d’accroître certains « rabais » accordés aux pays qui versent davantage d’argent au budget de l’UE qu’ils n’en reçoivent.

Ce serait le cas pour Vienne, Copenhague et Stockholm –mais pas La Haye. Le rabais de l’Allemagne, qui occupe la présidence tournante de l’UE, resterait le même.

Outre ces sujets délicats, d’autres promettent encore de peser sur les discussions, en particulier la question de lier le versement des aides européennes au respect de l’Etat de droit, qui hérisse Budapest et Varsovie, à peine abordée jusqu’à présent.

Viktor Orban et Mateusz Morawiecki ont chacun été reçus par Charles Michel dans l’après-midi. Sur Twitter, le porte-parole du premier, Zoltan Kovacs, a affirmé que M. Orban « maintenait sa position selon laquelle seuls les Hongrois doivent pouvoir décider comment dépenser l’argent qui appartient à la Hongrie ».

C’est la première fois en cinq mois, en raison de la pandémie de Covid-19, que les chefs d’Etat et de gouvernement se retrouvent physiquement à Bruxelles.

L’unanimité des Etats membres étant requise, les discussions sur le plan de relance, adossé au budget à long terme de l’UE (2021-2027) de 1.074 milliards d’euros, pourraient s’éterniser samedi, voire se prolonger jusqu’à dimanche.

csg-jri-tjc-mt-zap-dc-mla/clp/dga

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