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A Los Angeles, des frigos communautaires pour les plus démunis

Sur ce trottoir de Los Angeles, trône un réfrigérateur rouge barré d’un message en lettres blanches: « nourriture gratuite ». Lait, fruits, légumes, poulet et fromage, tout est à disposition de ceux qui en auraient besoin.

Il s’agit de l’un des « frigos communautaires » ayant fait leur apparition dans des rues de la ville depuis début juillet, pour répondre à la crise économique provoquée par la pandémie de coronavirus alors que le taux de pauvreté y était déjà très élevé.

Personne n’est là pour surveiller les appareils. Il n’y a ni queue ni formulaire à remplir, tout le monde peut se servir, 24 heures sur 24.

« Si vous avez besoin de vider le frigo, personne ne va vous juger. Si vous avez besoin d’une tomate, ou si vous n’y mettez qu’une tomate, vous pouvez », dit à l’AFP Marina Vergara, bénévole et organisatrice de L.A. Community Fridges, qui a déjà installé sept appareils dans la ville et veut en mettre davantage.

« Le concept d’avoir ces ponts communautaires dans des quartiers à travers la ville rend ce type d’aide plus accessible », explique-t-elle.

L’idée est inspirée d’une initiative similaire lancée à New York.

Les frigos sont peints dans des couleurs vives pour bien ressortir dans le paysage urbain, et portent des messages en anglais et en espagnol. A côté, sont déposées des caisses pleines de conserves et de céréales. Certains passent y laisser des vêtements et des chaussures.

« Ce frigo t’appartient avec tout ce qu’il contient », dit le message sur le réfrigérateur rouge de Mid City où, comme dans beaucoup d’endroits à Los Angeles, coexistent maisons modernes et cossues et habitations plus modestes.

– Sans honte –

Restaurants, supermarchés, ONG et voisins aident à garder les appareils pleins.

« La réaction de la communauté a été incroyable, de l’amour pur », raconte Danny Dierich, gérant du café Little Amsterdam, qui fournit l’électricité à l’un des appareils situé devant son établissement.

« Des gens viennent tous les jours et mettent des choses dedans, c’est magnifique », ajoute-t-il.

« Nous vivons un moment très inhabituel », souligne-t-il. « Des commerces ont fermé, des gens ont perdu leur travail, et ils ont besoin de nourrir leur famille ».

La Californie a récemment dû refermer une partie de son économie face à l’inquiétante remontée des cas de coronavirus, qui se concentrent dans le comté de Los Angeles.

Bars, salles de restaurant, coiffeurs et autres commerces ont ainsi dû de nouveau baisser le rideau, remettant de nombreuses personnes au chômage.

Les autorités locales, tout comme des ONG, des églises et des écoles, ont mis en place des banques alimentaires et des soupes populaires pour aider les plus fragiles.

Mais Mme Vergara, qui a reçu l’aide de l’ONG Reach for the Top pour ce projet, explique que des personnes sans-papiers n’osent pas s’y rendre, de peur d’être arrêtées.

D’autres habitants ont tout simplement honte d’y être vus.

« Il y a une connotation négative au fait de faire la queue pour demander de l’aide », dit-elle.

D’où l’idée de ces « frigos du coeur » auxquels on peut avoir recours « n’importe quand, à cinq heures du matin ou de l’après-midi », conclut-elle. A l’abri des regards et des jugements.

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