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Delphine Ernotte signe pour une deuxième saison

Première femme nommée à la tête de France Télévisions et première dirigeante renouvelée pour un deuxième mandat: en choisissant de reconduire Delphine Ernotte dans ses fonctions, la préférant à sept autres candidats, le CSA a choisi « la stabilité ».

« Diriger France Télévisions est un privilège, un honneur, une responsabilité mais surtout pour moi la chance de contribuer à la mission de cette entreprise, d’en faire avec l’ensemble des hommes et des femmes, un moyen d’émancipation pour tous », avait déclaré la dirigeante mardi lors de son audition au CSA.

Mme Ernotte, bientôt 54 ans et issue du monde des télécoms, avait succédé en 2015 à Rémy Pflimlin. Elle est réélue jusqu’en 2025.

« C’est l’occasion de rappeler que la nomination par le CSA, par une autorité publique indépendante, a des vertus », a indiqué à l’AFP le président du CSA, Roch-Olivier Maistre, estimant que « l’un des arguments importants c’est que c’est une entreprise qui n’a jamais connu la stabilité, contrairement à ses concurrents ».

« Dans cette période où l’environnement concurrentiel se transforme très vite, avoir de la stabilité était important », poursuit-il.

Le CSA avait reçu 12 candidatures dont huit avaient été jugées recevables, parmi lesquelles celles de Christopher Baldelli, ancien patron de RTL qui a également dirigé France 2 et de Jean-Paul Philippot, patron du groupe audiovisuel belge RTBF.

Des auditions en partie publique se sont tenues lundi et mardi devant six membres du Conseil appelés à voter à la majorité.

– « Rajeuni, rénové et diversifié » –

Une procédure transparente pour éviter les couacs de la précédente nomination, très critiquée pour son opacité et même contestée en justice par des syndicats du groupe.

Outre la continuité, le CSA, qui avait salué en début d’année le bilan et la gestion de Delphine Ernotte, s’est fondé sur les engagements pris par Delphine Ernotte en matière éditoriale et de diversité, précise Roch-Olivier Maistre.

« Ce qui a été important, c’est la volonté de s’adresser à tous les Français et de les représenter dans la richesse de leur diversité. On a noté les engagements qu’elle prenait devant nous », poursuit-il.

Très engagée en matière de parité, la dirigeante a promis qu’elle voulait « un service public rajeuni, rénové et diversifié », avec un objectif de parité pour les expertes invitées en plateau, 30% de femmes réalisatrices d’ici 2021 et a promis d’aller plus loin en matière de diversité, avec notamment la mise en place d’un annuaire dédié sur le même modèle que celui qui existe avec les expertes.

La dirigeante a présenté une longue série de mesures: création d’un think tank et d’états généraux « pour imaginer la télévision de demain », nouvelle façon de filmer la culture pour la rendre « aussi vivante qu’un événement sportif », recentrer France 4 sur l’éducation et France 5 sur la prise de conscience écologique, créer une chaîne olympique numérique en vue des JO 2024, transformer france.tv et franceinfo en médias sociaux…

Parmi les dossiers urgents: la fermeture de France 4, prévue en août comme celle de France ô, mais dont elle souhaite le maintien.

Alors que la crise sanitaire devrait entraîner pour le groupe une perte d’exploitation de 22 millions d’euros, elle a prévenu que la baisse des ressources publiques était « trop forte » pour 2021 et indiqué qu’elle souhaitait si elle est réélue « discuter avec l’actionnaire du passage de 2021 à 2022 », sans pour autant contester la « trajectoire finale » fixée par l’Etat.

Elle devra aussi mener à bien le plan de suppression de 900 postes, qui pourrait être remis en cause par manque de volontaires, selon Serge Cimino, représentant du SNJ à France Télévisions, qui avait indiqué la veille que seuls 800 candidats s’étaient portés volontaires au plan pour un objectif de 2000.

Enfin, elle pourrait avoir à rendre des comptes sur le contrat passé avec la société de production de Nagui, de 100 millions d’euros pour 2017 à 2020, avec des clauses particulièrement avantageuses selon Mediapart, un contrat « honteux » qui « révèle un souci de gouvernance », selon la députée Frédérique Dumas.

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