L’Union européenne a intenté jeudi une action en justice contre la Grande-Bretagne pour ses projets de loi qui enfreindrait certaines parties de l’accord de divorce juridiquement contraignant conclu par les deux parties à la fin de l’année dernière.
L’action de l’UE a souligné la détérioration des relations avec la Grande-Bretagne, qui était membre du bloc jusqu’au 31 janvier. Les deux parties tentent de forger un accord de libre-échange rudimentaire avant la fin de l’année, mais la lutte contre le projet de loi controversé sur le marché intérieur britannique a aigri les relations ce mois-ci.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que le plan britannique « de par sa nature même est une violation de l’obligation de bonne foi énoncée dans l’accord de retrait ».
« S’il est adopté tel quel, il sera en totale contradiction avec le protocole Irlande-Irlande du Nord » dans l’accord de retrait.
L’UE avait donné à Londres jusqu’à mercredi pour retirer le projet de loi, mais au lieu de cela, les législateurs britanniques ont voté mardi 340 contre 256 pour pousser la législation au-delà de son dernier obstacle majeur à la Chambre des communes. Il doit également être approuvé par la Chambre des lords, où il est sûr de rencontrer une forte opposition car il enfreint le droit international.
Dans le même temps, les responsables de l’UE et du Royaume-Uni poursuivaient les discussions sur un accord commercial, entamant des négociations détaillées sur tout, des droits de pêche, des règles sur les aides d’État et du contrôle juridique en cas de litige.
Le temps presse pour le Royaume-Uni et l’UE de réparer les clôtures. Une période de transition qui a suivi le départ du Brexit de la Grande-Bretagne se termine dans moins de 100 jours, le 31 décembre.
La session de négociation commerciale UE-Royaume-Uni est censée se terminer vendredi, mais on s’attend à ce que les négociations se poursuivent jusqu’à un sommet européen des 15 et 16 octobre, que le Premier ministre britannique Boris Johnson a fixé comme date limite pour un accord. L’UE a déclaré que les négociations pourraient se poursuivre jusqu’à la fin du mois.
Le projet de loi britannique sur le marché intérieur complique davantage les problèmes. Si elle devient loi, elle donnera au Royaume-Uni le pouvoir de ne pas tenir compte d’une partie du traité de retrait du Brexit traitant du commerce à destination et en provenance de l’Irlande du Nord, qui partage une frontière de 500 km avec l’Irlande.
Les dirigeants de l’UE craignent que cela ne conduise à la réimposition d’une frontière terrestre dure et n’érode la stabilité qui sous-tend la paix depuis l’accord du vendredi saint de 1998 en Irlande du Nord.
Le gouvernement britannique déclare respecter l’accord de paix et l’accord de retrait du Brexit, mais souhaite la loi comme un «filet de sécurité» au cas où l’UE formulerait des demandes déraisonnables après le Brexit qui pourraient entraver le commerce entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.
La large majorité parlementaire du Premier ministre Boris Johnson a veillé à ce que le projet de loi ait passé son dernier vote à la Chambre des communes mardi soir, malgré la résistance des partis d’opposition et même de certains membres du parti conservateur au pouvoir.
La Grande-Bretagne dit qu’elle veut un accord de libre-échange sur le modèle de celui que l’UE a conclu avec le Canada, permettant l’échange de marchandises sans droits de douane ni quotas.
L’UE dit que si le Royaume-Uni veut accéder aux marchés de l’UE, il doit respecter les normes que les entreprises de l’UE doivent respecter puisque la Grande-Bretagne est tout simplement trop proche pour permettre des règles de sous-cotation qui permettraient un soi-disant «dumping» de marchandises britanniques à des prix inférieurs à dans l’UE.
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