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Bordeaux doit se « faire violence »

Service minimum à domicile face aux adversaires modestes, apathie coupable à l’extérieur: faute de « se faire violence », Bordeaux (12e) interroge sur ses capacités de mental et de révolte, qui seront une nouvelle fois mises à l’épreuve samedi (17h00) en Ligue 1 contre Montpellier.

Après la claque reçue à Monaco (4-0), les langues se sont déliées en présence du directeur sportif Alain Roche et la « réunionite » a fonctionné à plein aux Girondins, embarqués par ailleurs en interne dans un plan de départs volontaires qui pourrait concerner une trentaine d’emplois. Bonjour l’ambiance…

Mettre des mots sur les maux, tel était l’objectif: « J’espère que c’est bien rentré dans une oreille et pas ressorti de l’autre comme d’habitude », redoute le capitaine bordelais Laurent Koscielny.

Et il y avait matière à discussion après cette rechute monégasque, matérialisée par « ce bug » (dixit Koscielny) et ces trois buts encaissés en quatre minutes, anéantissant tout plan de jeu… « Un sentiment de déjà vu », selon l’entraîneur Jean-Louis Gasset, en quête de pourquoi.

Lorsque la question lui a été posée jeudi, le technicien ne s’est pas défaussé, endossant aussi sa part de responsabilité. « Oui, elle est totale. Quand je dis à Monaco que +Bordeaux est mauvais+, ce ne sont pas les joueurs. C’est moi et le club inclus, cette espèce d’ambiance qui plombe ».

– Manque de caractère –

« On vit dans le faux, dans l’indifférence », poursuit Gasset, qui assure que le contexte pandémique pèse par rapport à son premier passage au club (2007-2010), couronné d’un titre de champion en 2010 comme adjoint de Laurent Blanc.

« Il n’y a pas de supporters à l’entraînement, pas de supporters dans le stade, les gens que vous croisez vous parlent d’il y a dix ans mais pas de ce qu’il se passe actuellement. Ils vous remercient des grands moments qu’ils ont vécus mais aujourd’hui, il y a une sorte de désamour, de démotivation. Les joueurs le ressentent », déplore-t-il.

Sur le terrain, cela se traduit par un manque de communication, de solidarité, d’implication, de caractère, d’état d’esprit « qu’on essaye de rectifier mais chaque deux semaines (à l’extérieur, NDLR), c’est toujours la même chanson », regrette Koscielny.

– « Le groupe ronronne » –

« Il faut savoir se faire violence, ne pas être résigné après un but encaissé », explique l’ancien Gunner. « On inculque peut-être un peu moins à la nouvelle génération le sens du travail, du devoir. Les jeunes ont moins d’exigence. Ce sont des bons mecs avec lesquels on vit bien mais je pense qu’on vit en fait un peu trop bien ensemble. Il y en a certains, ils sont dans le confort ». Allant même jusqu’à lâcher: « Je suis un peu inquiet pour certains ».

La solution, Gasset promet de la trouver, tout en sachant qu’à moyen terme, elle passera par une refonte indispensable de son effectif.

« Il faudrait du neuf, casser ce groupe qui souffre depuis deux-trois ans », prévient-il. « Il va y avoir des joueurs en fin de contrat. Rafraîchir le groupe, cela veut dire faire du changement et amener des bons joueurs qui vont apporter de la confiance et de la gaieté. Là, le groupe ronronne, on sent qu’il a souffert, avec des soucis à l’intérieur, qu’en arrivant, je ne connaissais pas et que je découvre ».

Et Gasset de citer en exemple Montpellier (9e), son club de coeur et adversaire samedi.

« Cela fait trois ans que (l’entraîneur) Michel Der Zakarian est là, trois ans qu’il met l’équipe dans les dix premiers avec un budget de milieu de tableau. Ils y arrivent avec un bon recrutement, une bonne entente. Et quand ils traversent un mauvais moment, tout le monde est uni », conclut-il

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