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Jonathann Daval face à la colère et la douleur de ses beaux-parents

Une audience « cruciale » s’annonce mardi devant les assises de la Haute-Saône : Jonathann Daval, qui a réaffirmé avoir tué sa femme Alexia, est confronté à ses anciens beaux-parents, déterminés à lui dire ce qu’ils ont « sur le coeur ».

« Je sais que c’est une journée très importante, que c’est le jour ou jamais où je vais pouvoir lui parler » et lui dire « ce que j’ai sur le coeur », a déclaré en arrivant au tribunal judiciaire de Vesoul la mère d’Alexia, Isabelle Fouillot, aux côtés de son mari Jean-Pierre.

Elle attend de cette audition qui s’annonce décisive et intense que Jonathann « craque encore une fois ».

Le rôle de Mme Fouillot a été « déterminant » lors de cette instruction : « à chaque fois qu’elle a rencontré (Jonathann), il s’est passé quelque chose », avait souligné son avocat, Me Gilles-Jean Portejoie, comme lorsqu’elle avait arraché de nouveaux aveux lors d’une audition bouleversante en décembre 2018 devant le juge d’instruction.

– « Il faut vider » –

« C’est la dernière fois où vous lui parlez et là, il faut vider » votre sac, lui a dit mardi Me Portejoie, alors que l’audition des Fouillot est attendue vers 16H00.

Lundi, au premier des cinq jours de ce procès hors norme, les Fouillot avaient annoncé leur volonté d’interpeller leur ancien gendre, aujourd’hui âgé de 36 ans et qu’ils ont longtemps considéré comme un fils.

« Je vais lui poser des questions, je vais lui demander le pourquoi, pourquoi toute cette horreur ? », avait annoncé Mme Fouillot.

Poursuivi pour « meurtre sur conjoint », Jonathann Daval encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Souvent au bord des larmes lundi, le trentenaire, qui avait multiplié les versions pendant l’instruction, a de nouveau assumé avoir tué sa femme Alexia, une employée de banque de 29 ans retrouvée morte le 30 octobre 2017 dans un bois près du domicile conjugal à Gray-la-Ville (Haute-Saône).

Jonathann, qui avait donné l’alerte en affirmant qu’elle n’était pas revenue d’un jogging, avait été interpellé en janvier 2018. Après de multiples revirements, il avait fini par reconnaître le meurtre, avouant in fine avoir également incendié le corps.

Selon lui, le drame se serait noué lors d’une violente dispute, alors que le couple rencontrait des difficultés à avoir un enfant.

Il a indiqué durant l’instruction qu’il l’avait « étranglée pour qu’elle se taise », assurant que sa femme « l’humiliait » mais qu’il n’avait pas voulu la tuer.

Un temps accusé par Jonathann d’avoir tué Alexia, son beau-frère Grégory Gay sera également appelé à la barre mardi, de même que son épouse Stéphanie, la soeur d’Alexia.

Mardi, l’audience s’est ouverte avec l’audition d’un des médecins légistes qui a autopsié le corps d’Alexia, moment où les parents d’Alexia ont choisi de quitter la salle pour ne pas entendre les détails de son rapport.

Jonathann s’est lui bouché les oreilles à plusieurs reprises.

Lundi, les Fouillot n’avaient pas non plus assisté à la projection des photos du corps partiellement carbonisé de leur fille, durant laquelle Jonathann a disparu dans son box, prostré.

– « Profanation » –

Cette journée devrait aussi être l’occasion pour les parties civiles de déployer les thèses qu’ils distillent depuis plusieurs jours : selon elles, Jonathann a prémédité son geste et cherché à empoisonner sa femme en lui administrant, sur une longue période et à son insu, des médicaments.

Ils pensent qu’il l’aurait également violée après son décès.

« Il n’y a aucun élément sérieux (…) pour alimenter les thèses (…) agitées par les parties civiles » et pas retenues par l’enquête, a balayé l’un des avocats de la défense, Me Samuel Estève.

« Il y a des faits pour lesquels (Jonathann) n’est pas poursuivi », a reconnu l’un des conseils des parties civiles, Me Caty Richard. « Mais on ne doit pas faire l’économie d’informer la cour et les jurés de tout ce qui entoure le meurtre d’Alexia ».

Cette journée va être « extrêmement importante, voire cruciale », a-t-elle déclaré à l’AFP.

Selon Me Richard, « ce sera l’occasion de parler de la soumission chimique qui lui était infligée » et « des conditions et des circonstances de sa mort, et des derniers outrages avec lesquels il l’a en plus salie », a-t-elle dit, évoquant une « profanation de cadavre ».

Le verdict est attendu vendredi.

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