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« J’ai un coeur », se défend Berkane Makhlouf

« J’ai un cœur au fond de moi », s’est défendu mardi Berkane Makhlouf, au premier jour du procès – le quatrième – où il est jugé pour la mort de la petite Fiona, son ex-belle-fille de 5 ans en mai 2013, aux côtés de Cécile Bourgeon.

Interrogé longuement par le président sur sa vie afin de cerner sa personnalité, l’accusé explique d’abord être incarcéré « depuis sept ans à l’isolement, sans croiser aucun détenu. Je suis dégoûté ».

Il est écroué depuis septembre 2013 et a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle en première instance

« Je n’ai pas de visite depuis 2014 et aucun soutien familial », ajoute-t-il avec un débit ralenti par les nombreux médicaments qu’il avoue prendre en prison « pour tenir le coup ».

Né en 1981 à Lyon, l’ex-beau-père de Fiona et ancien compagnon de Cécile Bourgeon, cheveux noirs coupés court et regard sombre au-dessus de son masque raconte être d’origine algérienne mais n’être jamais allé en Algérie. « Mon pays, c’est la France », répète-t-il à plusieurs reprises.

« Mon père est mort quand j’avais quatre ans ». « J’ai eu une enfance difficile et subi des violences de la part de mon frère aîné avant qu’il soit placé ».

La fratrie compte cinq enfants, de pères différents. La mère est femme de ménage. Berkane Makhlouf lui-même est placé parce que cette dernière – « une femme exemplaire », dit-il – n’y arrive plus.

– herbe et hallucinogènes –

En échec scolaire, il finit, selon lui, l’école en 4e. A 16 ans. « Mais j’ai perdu la notion du temps en prison ».

« Je voulais travailler avec les enfants, se souvient-il, mais je n’ai pas réussi à avoir mon Bafa ». Il laisse aussi tomber plus tard des formations de maçon ou couvreur au bout de quelques mois… Dans sa vie, très peu de place pour le travail, sauf des petits boulots au noir.

En revanche, beaucoup de violence comme en témoignent des antécédents judiciaires fournis et beaucoup de drogue, cannabis, héroïne, cocaïne… et du deal.

« Avec Cécile (Bourgeon), on se droguait beaucoup et la drogue ça détruit les gens », reconnait Berkane Makhlouf, en ajoutant que « Cécile faisait pousser des champignons hallucinogènes et moi de l’herbe… ». Mais le couple de toxicomanes consommait aussi des stupéfiants bien plus durs et en continu.

Avant de rencontrer Cécile Bourgeon, Berkane Makhlouf énumère à la demande du président ses précédentes relations amoureuses. « Des relations passionnelles, et ça finit mal le plus souvent ! », note-t-il.

« J’ai rencontré Cécile à Clermont-Ferrand quand elle venait de se faire violer. On a eu le coup de foudre l’un pour l’autre ».

A 32 ans, il s’installe rapidement chez elle et assure que « cela lui faisait plaisir de jouer avec les petites (Fiona et sa soeur), de les emmener à l’école ».

« Cela m’a donné envie de faire un enfant avec Cécile ». La jeune femme était enceinte de leur futur enfant, Bilal, quand Fiona est morte. Le petit garçon est depuis placé.

En mai 2013, la mère et le beau-père de Fiona cachent sa mort en faisant croire à son enlèvement dans un parc de Clermont-Ferrand. Cécile Bourgeon, en larmes face aux caméras, avait alors ému la France entière.

Mais confronté à ses contradictions, le couple de toxicomanes finit par avouer le décès de l’enfant à son domicile clermontois puis reconnait l’avoir enterrée de nuit, à la hâte, dans un bois. Toutes les recherches pour retrouver cette sépulture de fortune sont restées vaines.

S’en suit un véritable feuilleton judiciaire à rebondissements, jusqu’à un arrêt de la Cour de cassation en février 2019 qui renvoie l’affaire en appel devant les Assises de Lyon.

Cécile Bourgeon, elle, comparaît libre pour la première fois. Elle arbore une nouvelle coiffure, aux boucles très serrées retenues par un bandeau coloré.

cha/fga/zl

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