in

fin de campagne sous tension, le président promet « un KO retentissant »

Le président béninois Patrice Talon a promis de mettre « un KO retentissant » à ses deux adversaires à la présidentielle de dimanche, lors de son dernier meeting vendredi, ultime jour d’une campagne marquée par des violences dans le centre et le Nord du pays.

« J’ai confiance, dimanche, nous n’aurons aucune difficulté à gagner dès le premier tour, mais je viens vous demander ce KO une dernière fois », a lancé le chef de l’Etat à un public de plusieurs centaines de militants réunis à Godomey, une ville en périphérie de Cotonou, la capitale économique.

« Mais ce KO ne suffit pas. Pour notre pays, notre harmonie et l’image du pays à l’extérieur, il faut que tout le monde sorte pour aller voter, alors le KO sera encore plus retentissant », a-t-il martelé sur scène au côté de de sa colistière, candidate à la vice-présidence, Mariam Talata.

Le président vêtu d’une chemise saharienne blanc ivoire, d’une casquette et de lunettes de soleil, s’est exprimé durant 40 minutes uniquement en langue fon, la langue parlée dans le Sud du pays.

A aucun moment, il n’a mentionné les violences qui ont éclaté dans le centre et le Nord du pays, fiefs de l’opposition où l’armée est intervenue jeudi pour déloger des manifestants qui avaient érigé des barrages.

Ils protestaient contre le président Patrice Talon, candidat à sa propre succession et accusé par l’opposition de l’avoir empêchée d’y participer grâce au nouveau code électoral et sa réforme institutionnelle.

Dimanche, 5,5 millions d’électeurs béninois sont attendus aux urnes. Patrice Talon, élu en 2016, affrontera deux adversaires sans grand poids électoral, les anciens députés Corentin Kohoué et Alassane Soumanou, accusés par l’opposition d’être des candidats fantoches.

– « terrés chez eux » –

Au moins deux personnes ont été tuées et cinq blessées par balles dans ces violences, a indiqué Denis Oba Chabi, le maire de Savè, l’une des villes où l’armée est intervenue jeudi à bord de blindés.

Les militaires ont d’abord tiré des gaz lacrymogènes, ont observé des journalistes de l’AFP sur place qui ont également entendu des coups de feu.

Vendredi, « la situation est calme, mais les gens sont terrés chez eux, alors que ce matin tôt les militaires ont tiré quelques coups de feu en l’air », dit-il.

De nombreux habitants ont continué à quitter la ville à travers des chemins de brousse, craignant des violences et des représailles. « Il faut préserver sa vie. Personne ne sait quand les manifestations prendront fin et le retour à la paix n’est pas pour bientôt », a expliqué Marcellin B., la trentaine, un habitant de Savè.

Un peu plus au Nord, à Tchaourou, « les affrontements ont repris tard (jeudi) dans la soirée et ont duré toute la nuit. Les gens n’osent plus sortir de chez eux », a témoigné une source locale sous couvert d’anonymat.

– Condamnations des violences –

Vendredi M. Kohoué a menacé de se retirer de l’élection « si les violences ne cessent pas ». « Nul n’a le droit de faire perdre la vie à son frère juste pour rester au pouvoir », a-t-il déclaré lors de son dernier meeting.

Après les violences jeudi à Savè, le porte-parole du gouvernement Alain Orounla avait fustigé « une horde de jeunes drogués et armés » qui s’étaient attaqués aux forces de l’ordre, lesquelles « essuyant des tirs » avaient « dû les repousser ».

« L’élection aura lieu dimanche », avait-il assuré.

Vendredi, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et les Etats-Unis au Bénin ont « regretté les violences constatées en marge du processus électoral » et exprimé « leur solidarité à l’égard des victimes », dans un communiqué commun.

Elles ont « appelé à l’arrêt de ces violences, et au retour au calme », et « l’ensemble des acteurs politiques à privilégier le dialogue et les gestes d’apaisement ».

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GIPHY App Key not set. Please check settings

    le Conseil de sécurité sommé d’agir, nouveau refus de la junte de recevoir son émissaire

    des juges français au Liban à partir du 17 mai