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Le prince Philip, époux d’Elizabeth II, s’est éteint « paisiblement » à près de cent ans

Le prince Philip, soutien sans faille pendant plus de sept décennies de son épouse la reine Elizabeth II, est mort « paisiblement » vendredi à l’âge de 99 ans au château de Windsor, près de Londres.

« C’est avec un profond chagrin que sa majesté la reine annonce la mort de son époux bien aimé le prince Philip, duc d’Edimbourg », selon un communiqué du palais de Buckingham. « Son Altesse royale est décédée paisiblement ce matin au château de Windsor », a précisé le palais.

Des palais royaux aux capitales étrangères en passant par le monde des courses hippiques ou du football, témoignages de sympathie et condoléances ont afflué du monde entier pour rendre hommage au prince, qui aurait eu 100 ans le 10 juin.

Connu pour son tempérament impétueux et gaffeur, mais surtout pour son dévouement sans faille à la royauté, le duc d’Edimbourg, né prince de Grèce et du Danemark, avait été hospitalisé récemment pendant un mois pour une infection et un problème cardiaque.

Jusqu’aux funérailles, limitées par la pandémie de coronavirus, le Royaume-Uni observera une période de deuil national.

L’annonce de leur déroulement reviendra à Buckingham palace, mais la société royale College of Arms, en charge du protocole, affirme qu’il ne s’agira pas d’obsèques d’Etat. Conformément aux souhaits du prince Philip, la cérémonie se tiendra la chapelle Saint-George du château de Windsor. En raison de la pandémie, il sera demandé au public de ne pas de s’y rendre.

Devant Downing Street, le Premier ministre britannique Boris Johnson a salué « la vie et le travail extraordinaires » du prince Philip. « Nous sommes en deuil, avec Sa Majesté la reine, nous lui présentons nos condoléances, à sa famille », a déclaré le chef du gouvernement conservateur.

Les événements publics gouvernementaux sont annulés, parmi lesquels la sortie au pub de Boris Johnson qui était prévue pour marquer leur réouverture lundi, après plus de trois mois de confinement. Les partis politiques ont décidé de suspendre la campagne en vue des élections locales du 6 mai.

– « Inséparables » –

Au palais de Buckingham, dans le coeur de Londres, où les drapeaux sont en berne, des Britanniques se succèdent pour déposer des fleurs au pied des grilles, malgré l’appel des autorités à ne pas se rassembler, pandémie oblige.

« C’est vraiment un jour triste », déclare à l’AFP Sarah Allison, 31 ans, qui s’est précipitée à Buckingham pour rendre hommage au prince avec sa fille de 4 ans. « Il a vécu une vie étonnante, c’est une telle perte pour sa famille et son épouse, ils étaient inséparables. »

A Windsor, Lindsay Ring, une habitante de 38 ans, venue avec son compagnon déposer un bouquet exprime sa tristesse pour le pays et pour la reine, qui « n’a pas tout le monde autour d’elle en ce moment, mais je suis sûre que le prince William n’est pas loin ».

Les hommages ont afflué du monde entier, notamment du Commonwealth et des familles royales européennes. Le roi Felipe VI et la reine d’Espagne ont salué son sens « du service et du dévouement ».

Joe Biden a salué « les décennies d’action dévouée » de l’époux de la reine, Angela Merkel son « sens du devoir, tandis que le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a rendu hommage au « destin européen » du prince né en Grèce, témoin d’un siècle de turbulences et « d’espoirs » sur le Vieux Continent.

Le duc d’Edimbourg avait été admis le 16 février dans un hôpital privé de la capitale britannique, le King Edward VII, officiellement pour une infection.

Il avait ensuite subi « avec succès » début mars une intervention pour un problème cardiaque préexistant dans un autre établissement londonien.

Après son hospitalisation, il était retourné le 16 mars à Windsor, à l’ouest de Londres, où il passait le confinement avec son épouse de 94 ans.

– Record de longévité –

L’hospitalisation du prince Philip était survenue dans une période de crise pour la famille royale, avec la diffusion le 7 mars aux Etats-Unis d’une interview explosive du prince Harry, son petit-fils, et de sa femme Meghan Markle, près d’un an après leur retrait effectif de la monarchie et leur exil en Californie.

Le couple y dénonçait le racisme de certains membres de la famille royale, tout en précisant qu’il ne s’agissait ni de la reine ni de son époux.

Le prince Philip, né à Corfou le 10 juin 1921 avec les titres de prince de Grèce et du Danemark, a battu en 2009 le record de longévité des conjoints de monarques britanniques, jusque là détenu par Charlotte, épouse de George III.

Envoyé en Ecosse pour suivre sa scolarité, il fait ses classes à partir de 1939 dans l’armée britannique, au Royal Naval College de Dartmouth (sud de l’Angleterre).

Il rencontre à cette époque la princesse Elizabeth. Leur union est célébrée le 20 novembre 1947. Ils ont eu quatre enfants (Charles, Anne, Andrew et Edward).

Le duc d’Edimbourg a pris sa retraite en août 2017, après avoir participé à plus de 22.000 engagements publics officiels depuis l’accession de son épouse au trône en 1952.

En janvier 2019, il avait eu un spectaculaire accident de voiture lorsque sa Land Rover avait percuté un autre véhicule en sortant d’une allée du domaine de Sandringham et s’était renversée. Indemne, il avait alors renoncé à conduire.

Le prince Philip et Elizabeth II ont célébré en novembre 2017 leurs noces de platine au château de Windsor. Les cloches de l’abbaye de Westminster, où ils s’étaient mariés le 20 novembre 1947, avaient sonné pendant plus de trois heures à cette occasion.

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