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huit morts dans un attentat des shebab près du palais présidentiel

Huit personnes ont été tuées samedi dans la capitale somalienne Mogadiscio lors d’un attentat à la voiture piégée menée par les jihadistes shebab sur un checkpoint fréquenté, non loin du palais présidentiel.

Cette attaque intervient alors que le chef de l’Etat Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, et le Premier ministre se déchirent depuis plusieurs semaines sur des limogeages et nominations au sein de l’appareil sécuritaire.

La puissante explosion a eu lieu peu avant 11H00 (08H00 GMT) au carrefour de Ceelgab, où se trouve un des principaux checkpoints menant à « Villa Somalia », le palais présidentiel situé à environ un kilomètre de là.

Le commissaire du district, Mucawiye Ahmed Mudey, a fait état à la presse de huit morts, « pour la plupart des civils », et sept blessés.

Des témoins ont indiqué à l’AFP que plusieurs voitures attendaient d’être contrôlées lorsque l’explosion s’est produite, et que des victimes se sont retrouvées pris au piège de leur véhicule en feu.

La voiture piégée a explosé « alors qu’il y avait plusieurs autres voitures (arrêtées) et des personnes qui passaient sur la rue voisine », a déclaré un témoin, Mohamed Hassan.

Parmi les personnes tuées figure Hibaaq Abukar Hassan, conseillère du Premier ministre pour les femmes et les droits de l’Homme, a-t-on appris de source officielle.

Les shebab, mouvement lié à Al-Qaïda, ont revendiqué l’attaque dans un communiqué.

Bien que chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab mènent régulièrement des attaques dans la capitale, dans le cadre de leur insurrection lancée en 2007 pour renverser le fragile gouvernement fédéral, soutenu à bouts de bras par la communauté internationale.

– Pouvoir en crise –

Le Premier ministre a condamné l’attaque dans un communiqué, saluant la mémoire des victimes et notamment de sa collaboratrice, « une jeune femme dynamique et travailleuse, (…) une citoyenne dévouée ».

« Nous devons coopérer dans la lutte contre les terroristes sans pitié qui tuent régulièrement notre peuple », a déclaré Mohamed Roble, qui est en conflit ouvert ces dernières semaines avec le président Farmajo.

Cette querelle entre les deux hommes suscite l’inquiétude car elle met en péril le fragile processus devant mener à l’élection d’un nouveau président, mais aussi parce qu’elle a pour épicentre l’Agence nationale de renseignements et de sécurité (Nisa), principal rouage de la lutte contre les shebab.

Les deux dirigeants se sont opposés sur le limogeage du chef de la Nisa, Fahad Yasin, un intime de Farmajo, puis du ministre de la Sécurité, après une enquête controversée sur la disparition d’une agente de la Nisa, nommée Ikran Tahlil.

Les services de renseignements ont mis en cause les shebab, qui ont démenti toute implication. La famille d’Ikran Tahlil accuse la Nisa de l’avoir fait disparaître.

Le 16 septembre, Farmajo a annoncé suspendre le Premier ministre de ses « pouvoirs exécutifs », ce que ce dernier a rejeté.

– Médiation infructueuse –

Les tentatives de médiation entre les deux hommes n’ont pas abouti, à la grande inquiétude de la communauté internationale.

Les Etats-Unis les ont appelés à résoudre leur différend « immédiatement et pacifiquement », afin de ne pas retarder davantage le processus électoral.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a également exhorté au « dialogue » et « à donner la priorité à la conduite pacifique d’élections transparentes, crédibles et inclusives ».

Président depuis 2017, Farmajo a vu son mandat expirer le 8 février sans être parvenu à s’entendre avec les dirigeants régionaux sur l’organisation d’élections.

L’annonce mi-avril de la prolongation de son mandat pour deux ans avait déclenché des affrontements armés à Mogadiscio, ravivant le souvenir des décennies de guerre civile qui ont ravagé le pays après 1991.

Chargé par Farmajo d’organiser des élections, M. Roble est parvenu à un accord, avec pour horizon initial une élection du président le 10 octobre.

Mais ce processus a déjà pris du retard. La désignation des membres de la Chambre basse, dernière étape avant l’élection du chef de l’Etat selon le complexe système électoral indirect somalien, doit désormais se tenir entre le 1er octobre et le 25 novembre.

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